L'augmentation sera encore plus importante dans les prochaines semaines
Alors que le 1er juillet arrive à toute vitesse, plusieurs refuges affirment qu'ils font déjà face à une augmentation du nombre d'abandons de chats et de chiens.
Sophie Gaillard, directrice de la protection des animaux à la SPCA de Montréal, a expliqué à CTV News que de plus en plus de personnes délaissent leurs animaux de compagnie en raison des clauses interdisant les animaux domestiques et du manque d'information.
La directrice ne cache pas qu'elle est préoccupée par la situation: «Nous constatons chaque jour les problèmes croissants causés par ces clauses extrêmement restrictives et arbitraires. [...] L'impact est considérable, non seulement pour les animaux et les refuges, qui sont débordés en raison des abandons forcés, mais aussi pour les familles brisées par ces clauses abusives, qui nous contactent en détresse lorsqu'elles sont confrontées à des choix déchirants.»
De nombreux chats sont abandonnés selon Brigitte Croteau, bénévole au refuge pour chats Refuge Animex.
Selon Mme Croteau, les frais vétérinaires sont souvent un grand obstacle pour les propriétaires de chats: «Ce que nous constatons, et que nous ne voyions pas autant avant la pandémie, c'est que beaucoup de gens ne peuvent pas garder leurs chats à cause des frais vétérinaires. Le chat est malade, ils n'ont pas les moyens de s'en occuper [et] parfois, certaines cliniques nous contactent parce qu'elles ont un patient dont le client ne peut pas payer les frais médicaux.»
Le coût de la nourriture est aussi pointé du doigt par Alexandra Yaksich, technicienne vétérinaire: «Les régimes vétérinaires sont excellents et constituent parfois le seul moyen de traiter certaines maladies, mais à 7 dollars la boîte de nourriture pour chien, beaucoup de gens y renoncent. C'est vraiment regrettable.»
Mme Yaksich a ajouté que les frais vétérinaires ont augmenté à la suite du rachat de chaînes de cliniques par des fonds d'investissement: «Cela ne veut pas dire qu'elles ne fournissent pas un service ou des soins de bonne qualité, mais nous constatons que leurs prix ont tendance à augmenter davantage que ceux des cliniques indépendantes. [...] Non seulement nous assistons à une augmentation du nombre d'hôpitaux privés appartenant à des entreprises, mais nous voyons de moins en moins de vétérinaires indépendants capables d'acheter eux-mêmes leurs locaux.»
Comme l'a fait remarquer Brigitte Croteau, plusieurs personnes semblent ne pas être conscientes des responsabilités liées à l'achat d'un animal de compagnie: «Le plus difficile, ce ne sont pas les personnes qui essaient de trouver une solution et qui ne veulent pas se débarrasser de leur chat, mais celles qui ne savent pas quoi faire. Ce sont vraiment les personnes qui adoptent un chat sans être pleinement conscientes qu'elles doivent s'assurer que celui-ci sera bien traité et en bonne santé pour le reste de sa vie, car un chat n'est pas simplement un objet que l'on achète ; il est mignon, et c'est tout.»
Mme Croteau a aussi souligné le fait que plusieurs personnes sous-estiment le besoin d'attention, de soins et d'interaction des chats: «Beaucoup de gens ne se soucient pas beaucoup de leur chat. Ils se disent : "Oh, je leur donne un endroit où vivre. Je leur donne à manger." Non, vous devez jouer avec votre chat. Vous devez prendre soin de lui. Nous devons interagir avec notre chat. Donc, oui, c'est moins de travail, mais vous devez quand même être là pour votre chat.»
Enfin, en ce qui concerne les frais vétérinaires qui ont augmenté de 50 % dans certains cas, Mme Croteau conseille vivement aux propriétaires d'animaux de souscrire une assurance: «Si vous n'avez pas 2000, 3000 ou même 5000 dollars de côté en cas d'urgence, souscrivez une assurance, car nous voyons encore beaucoup de chats être euthanasiés parce que leur propriétaire n'a pas les moyens de s'en occuper, et nous ne devrions pas avoir à faire cela.»
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