Panier d’épicerie: une hausse pourrait frapper les familles canadiennes en 2020

Une des plus importantes hausses du coût des aliments des 10 dernières années…

Trucs et Bricolages
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Publié il y a 4 ans
Panier d’épicerie: une hausse pourrait frapper les familles canadiennes en 2020
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En 2020, les familles canadiennes pourraient subir une des plus importantes hausses au niveau alimentaire des 10 dernières années. Cette augmentation des coûts toucherait le budget d’une famille moyenne de près de 500$ de plus l’an prochain.

Le prix des légumes, des poissons et des fruits de mer devrait augmenter,  mais c’est la viande qui pourrait être le plus touchée. Son prix pourrait en effet bondir de jusqu’à 6 %.     

«La peste porcine, les changements climatiques, les échanges avec les autres pays et le fait que cette catégorie n’a pas subi de hausse importante de prix l’an dernier sont en cause, entre autres. C’est plus difficile sur le budget quand le taux d’inflation alimentaire dépasse les 2,5 % comme ça risque d’être le cas», a expliqué Sylvain Charlebois, chef de projet de l’étude et professeur en

Monsieur Charlebois et son équipe des universités Dalhousie et Guelph, en Ontario, ont publié récemment la 10e édition du Rapport annuel sur les prix alimentaires canadiens.  

Dans ce rapport, annuellement, on fait des prévisions du prix du panier d’épicerie pour l’année suivante au Canada. Si les prédictions s’avèrent justes, les consommateurs devraient subir une hausse globale des prix pouvant varier entre 2% et 4% en 2020.     

Une famille canadienne moyenne, soit un homme et une femme de 39 ans, un garçon de 15 ans et une fille de 11 ans, qui opte pour des aliments sains et étant conformes au Guide alimentaire canadien, devrait donc voir ses dépenses annuelles en alimentation augmenter de 487$ en 2020. Cette hausse a été de 411$ en 2019.   Cela équivaut à une dépense totale de 12 667$ annuellement pour manger.

Un tel alourdissement du budget d’épicerie risque d’avoir un impact important chez les personnes devant composer avec un budget très serré. Certains aliments pourraient donc être mis de côté, comme les légumes. Et cela, au moment même où le nouveau Guide alimentaire canadien recommande de manger plus de légumes…

«On voit un impact chez notre clientèle et c’est souvent les légumes qui prennent le bord, mais il faut faire attention pour ne pas être trop alarmiste», a confié au Journal la diététiste Suzanne Lepage, du Dispensaire diététique de Montréal.

Cependant, on ne peut pas toujours se fier à ce genre de prédictions. Car par le passé, plusieurs d’entre elles ne se sont pas avérées, la hausse prévue ayant été plus ou  moins forte que ce qui avait été anticipé. 

«Dans certains cas, comme avec le brocoli cette année, le prix n’a été élevé que pendant trois ou quatre semaines [avant de revenir à la normale]. Il y a souvent moyen de s’en sortir en choisissant par exemple des légumes racines du Québec ou du Canada, comme les carottes, les navets et les betteraves», a tenu à nuancer Madame Lepage.     

Sylvain Charlebois a expliqué au Journal de Montréal que la hausse du prix d’un panier familial prévue pour 2020 est attribuable en partie à la prise de repas dans des établissements de restauration et à la popularité du prêt-à-manger.  

    

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Le Rapport annuel sur les prix alimentaires canadiens avait prévu que le prix des légumes augmenterait de 4% à 6% dans l’année qui s’achève. Par contre, on parle d’une hausse de 12% entre octobre 2018 et septembre 2019.     

Et «c’est bien mal parti pour les légumes [en 2020]», a affirmé Sylvain Charlebois, en évoquant un nouveau problème de laitue romaine contaminée par E. coli.  

Comme il y a moins de laitue romaine sur le marché, cela crée une plus forte demande des autres légumes à feuille, ce qui entraine une hausse des prix des produits.     

Le rapport mentionne également que «les Canadiens ont eu à payer une prime pour manger des légumes frais et sains».     

Les chercheurs évoquent de plus les changements des conditions météorologiques et des pénuries d’approvisionnement dans certaines régions productrices, en plus de l’épidémie d’E. coli pour expliquer la hausse.     

«Comme il devient plus difficile d’atténuer les risques liés au changement climatique, nous devrions nous attendre à davantage d’éclosions et de rappels de salubrité alimentaire affectant ainsi la disponibilité des aliments et mettant une pression à la hausse sur leurs coûts», est-il indiqué dans le rapport.


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Comment économiser tout en mangeant bien? Voici 6 astuces:

Sylvain Charlebois et Suzanne Lepage ont 6 suggestions pour limiter l’impact de la hausse du coût des aliments sur les consommateurs.

1. Acheter selon la saison  

Suzanne Lepage conseille de choisir des fruits et légumes de saison, qui sont moins chers pendant la période des récoltes ou de se tourner vers les produits surgelés.

2. Demander des bons différés  

Madame Lepage explique que si le produit en solde qu’on désire acheter n’est plus disponible sur les tablettes, l’épicier peut délivrer un bon d’achat différé qui permettra d’acheter l’aliment en question dans quelques semaines au même bas prix,  même quand le prix régulier sera affiché.

3. Planifier et cuisiner les repas  

Madame Lepage conseille aussi aux consommateurs de prévoir les repas à l’avance selon les spéciaux de la semaine, en planifiant du même coup les achats. Il faut aussi éviter les mets préparés et cuisiner avec des produits de base le plus possible.

«Faites une liste avant d’aller à l’épicerie avec les articles dont vous avez besoin et respectez là. Cela vous empêchera de multiplier les visites et de dépenser davantage. Certaines personnes vont jusqu’à deux fois par jour à l’épicerie», affirme pour sa part monsieur Charlebois.    

4. Magasiner les spéciaux  

«On a souvent l’idée préconçue qu’IGA et Métro sont plus chers, mais il faut aussi regarder leurs spéciaux qui valent la peine. Si on ne peut pas faire plusieurs commerces pour magasiner les spéciaux, des endroits comme Walmart, Maxi et Super C offrent d’égaler les rabais des autres commerces», dit Suzanne Lepage.    

5. Ne pas angoisser avec les dates de péremption

Madame Lepage partage ce précieux conseil: «Soyez indulgent avec les dates de péremption. Sauf s’il s’agit de protéines animales, le produit peut être consommé quelques jours après la date indiquée. » 

6. Diminuer la viande  

Madame Lepage mentionne que le prix de la viande augmente chaque année. Il est donc judicieux de  remplacer une partie de la viande par des légumineuses ou du tofu, surtout dans les plats faits avec de la viande hachée. Le boeuf haché peut aussi être remplacé par du porc haché, afin de diminuer les dépenses.

Voici les hausses envisagées par le rapport pour l’année 2020*:

Boulangerie: 0 à 2 %       

Légumes: 2 à 4 %          

Fruits: 1,5 à 3,5 %       

Viandes: 4 à 6 %            

Poissons et fruits de mer: 2 à 4 %       

Produits laitiers: 1 à 3 %  

Restaurants: 2 à 4 %           

Toutes catégories: 2 à 4 %

Autres: 0 à 2 %   

        

*Source: Rapport annuel sur le prix des aliments au Canada