Trucs et Bricolages

Après un accouchement, les femmes ont besoin d’une année pour se rétablir

C’est plus que les 40 jours prônés dans le temps de nos grands-mères

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Avez-vous déjà entendu parler de la puerpéralité? C’est la période dont a besoin une nouvelle maman pour se rétablir  après l'accouchement. Il faut beaucoup plus que la fameuse quarantaine, qui était à la mode jadis et qui est encore suggérée par certaines personnes. En fait, il faudrait plutôt année ou plus pour se remettre complètement.

La célèbre quarantaine représente 40 jours environ et commence tout de suite après la naissance du bébé. On le confond souvent avec la puerpéralité, la période dont les femmes besoin pour récupérer après l’accouchement.

La puerpéralité s’étend après les 6 semaines de quarantaine. Il s’agit d’un processus de récupération physique et émotionnelle dont la femme a besoin après 9 mois de gestation et après avoir mis son bébé au monde. Selon différentes études et théories, ce temps peut durer d’une année à deux ans, voire même trois.

La Dre Julie Wray, de l’Université de Salkford, au Royaume-Uni, a mené une étude qui a révélé cette information. Selon cette étude, les femmes ont besoin d’au moins un an pour se rétablir après l’accouchement. Car les changements hormonaux et physiques que le corps de la femme vit pendant la grossesse ne se terminent pas avec l’accouchement, contrairement à ce que plusieurs personnes peuvent penser.


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La puerpéralité implique aussi des changements physiques et émotionnels pour s’adapter à la nouvelle réalité d’être une mère. Pour mener son étude, la chercheuse a interrogé des femmes de plusieurs pays après leur accouchement et passé 2 à 3 semaines, 3 mois et 6 à 7 mois après la naissance de leurs bébés.

Julie Wray s’est aperçu que pour la plupart des mères, il faudrait idéalement 12 mois de récupération postnatale, tant au niveau physique qu’émotionnel. 

« Les femmes estiment qu’elles prennent plus de six semaines pour se rétablir et devraient recevoir un soutien au-delà de six à huit semaines après la naissance», a déclaré la chercheuse.

La recherche de la professeure Wray fait référence au temps estimé que les nouvelles mères pensent nécessaire pour se rétablir après l’accouchement. Toutefois, pour la psychologue argentine Laura Gutman, l’auteure du fameux livre « Maternité et la rencontre avec son ombre», la puerpéralité dure jusqu’aux 2 ou 3 ans de la vie du bébé!


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Pendant la grossesse, la maman et le bébé sont la même unité émotionnelle. L’accouchement « casse » cette unité physique entre la mère et son bébé pendant les 9 mois de gestation. Bien que la mère et l’enfant ne soient plus liés physiquement,  ils demeurent émotionnellement unis. La et séparation prend du temps.

Pour Laura Gutman, la puerpéralité est une période au cours de laquelle les situations qui ne sont pas entièrement physiques. Elles ne sont ni concrètes, mais non moins réelles et elles affectent la stabilité de la femme. 

L‘accouchement constitue une forte « déstructuration émotionnelle ».

La puerpéralité confronte la mère avec ce qui est en dehors de son contrôle, avec ce qui est en elle, avec ses propres ombres et conflits. Pour émerger en étant  renouvelées de cette confrontation, les mères doivent être conscientes du processus qu’elles vivent et récupérer après l’accouchement.


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Alors que les nouvelles mères évoluent dans cet univers qui se déplace entre le mystique, l’énergétique et l’émotionnel, elles ont dans les bras un nouveau-né dont elles doivent prendre soin. 

Peut-être que nos grand-mères le faisaient plus facilement, car leur « seule » occupation était la maison et les enfants. Mais la femme d’aujourd’hui est différente.

Les mères doivent passer de l’immensité de leur monde émotionnel au monde concret, qui implique le travail. Mais également l’argent, les soucis quotidiens, puis revenir au rythme du bébé. Elles ne sont pas prêtes et leur environnement non plus, à faire ce transit en toute sécurité, sans tomber dans le désespoir. Ou sans possibilité de demander de l’aide.

En tenant compte de la situation émotionnelle complexe décrite par Laura Guttman, il est évident qu’attendre que la femme retrouve sa « normalité » d’avant grossesse, sa sexualité, sa vie professionnelle est exagéré en 6 semaines.


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Mais toutes les mères n’ont pas la chance de pouvoir se consacrer entièrement aux soins du bébé en se rétablissant physiquement et émotionnellement. 

Des millions de jeunes mères ont d’autres enfants, n’ont pas d’aide ou presque de leur conjoint et doivent aller travailler à l’extérieur. Cela ne leur laisse pas beaucoup de temps pour aller à la rencontre d’elles-mêmes.

La réalité, pour des millions de femmes et de mères qui travaillent est que, dans leur pays, il n’existe pas de congé de maternité leur permettant de se rétablir après l’accouchement. Elles doivent aller au travail, trouver une personne de confiance pour prendre soin du bébé… Elles perdent l’opportunité de prendre conscience des options émotionnelles que la puerpéralité leur offre.

Dans la monde, seulement 34 pays se conforment à la recommandation de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui demande d’accorder au moins 14 semaines de congé de maternité aux nouvelles mamans, avec une rémunération d’au moins deux tiers du revenu antérieur.

La plupart des congés de maternité ne sont pas adaptés aux besoins de la maman et de son bébé. 

Les exceptions:  la Croatie, qui accorde 410 jours de congé postnatal. Le Monténégro, la Bosnie et l’Albanie, qui offrent 365 jours de congé postnatal. Le Royaume-Uni, qui en donne 315 jours, la Norvège, avec 315 jours et la Suède, qui offre 240 jours de congé de maternité.

À l’opposé, la majorité des pays d’Afrique et d’Asie offrent des congés qui n’excèdent pas 8 semaines. 


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Pourtant, cette période après la grossesse et la naissance est importante pour la femme en ce qui a trait à l’attachement au bébé, la santé physique et émotionnelle et la récupération post accouchement.

C’est dire donc, qu’il y a encore du chemin à faire pour reconnaitre pleinement les besoins des femmes et de leurs bébés.