Trucs et Bricolages

« C’est pas violent »: Une campagne pour démystifier la violence conjugale subtile

​À partager avec vos ados et vos jeunes adultes, mais aussi avec les plus âgés!

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Quand ont pense à la violence conjugale, on a tendance à visualiser des coups très forts portés physiquement. Or, la violence a plusieurs visages; psychologique, sexuelle, monétaire, religieuse… Et certains de ces visages sont très subtils. Tout le monde peut se retrouver victime de violence conjugale un jour ou l’autre et avoir du mal à s’en apercevoir.

C’est pourquoi il est primordial de renseigner les jeunes sur ce sujet.

Dans le cadre de sa campagne « C’est pas violent », SOS violence conjugale désire donc sensibiliser les 15-25 ans aux premiers signes de la violence psychologique. Elle invite les gens sur sa plateforme numérique, sur laquelle ils pourront découvrir les formes subtiles de la violence conjugale.

On retrouve sur cette plateforme des simulations de conversations par SMS, avec des choix de réponses. Les gens peuvent  voir comment des situations de violence subtile s’installent peu à peu dans une relation…

«T’as pas le choix, tu m’as dit que te serais down aujourd’hui… Tu boudes encore parce que j’ai envoyé ta photo à Max? Ce n’est pas beau la rancune, tsé?». 


capture d'écran - www.cestpasviolent.com,


SOS violence conjugale nous informe que ce genre de commentaires sont de la violence subtile. Et la violence subtile peut être une prémisse à la violence physique…

La campagne en question prévoit 5 volets: 

  • le consentement sexuel
  • le harcèlement psychologique
  • la géolocalisation à l’insu du partenaire
  • la manipulation et la violence du suicide 
  • l’exploitation sexuelle

À la fin de la fausse conversation, on invite les participants à dire si cette dernière était violente, ou non. 

Ensuite, l’application explique en quoi la conversation était réellement violente et propose des comportements à adopter lorsqu’on fait face à ce genre de situation. 


capture d'écran - www.cestpasviolent.com,

«L’agresseur prend le contrôle de la conversation et le conserve, peu importe ce que la victime lui dit. Il est fermé à elle et il utilise la violence pour imposer sa volonté», mentionne-t-on sur la plateforme.

Lundi dernier, l’organisme SOS violence conjugale s’est rendu au Cégep Saint-Laurent afin de présenter la campagne aux jeunes étudiants. 

Plusieurs d’entre eux se sont prêtés à l’exercice. 

«Ça reflète bien la réalité, ça nous arrive souvent» a confié une étudiante de 18 ans du Cégep Saint-Laurent aux intervenantes de l’organisme.

« Certaines personnes nous ont dit,  »ce n’est pas de la violence, c’est du contrôle », mais le contrôle et la violence c’est la même chose » a expliqué la travailleuse sociale Claudine Thibodeau à Métro.  Plusieurs jeunes lui ont confié avoir vécu de telles expériences et madame Thibodeau estime qu’il est important de discuter de ces enjeux avec nos jeunes.

«Un exercice comme ça nous donne l’opportunité de nous mettre dans la peau d’une victime, de voir qu’on n’a jamais raison, qu’il n’y a pas de terrain d’entente. Si on peut faire vivre que 2% de ce que c’est réellement de vivre une situation comme ça, ça peut faire réfléchir et selon les commentaires qu’on reçoit c’est ça que ça fait», a-t-elle mentionné.

D’après Annie Bois, responsable de la coordination et des services chez SOS violence conjugale, on banalise souvent la violence chez les jeunes. Les 15 à 30 ans font souvent appel à l’organisme pour des services liés à la violence conjugale, a-t-elle confié.

«L’objectif est de rejoindre les jeunes au moment où les premières relations amoureuses de la vie se développent. De mettre en lumière les comportements subtils de violence, alors qu’ils se fondent dans les mœurs et usages quotidiens. Nous souhaitons encourager les victimes à demander de l’aide avant que le piège ne se referme et que le danger augmente», a expliqué à Métro madame Jocelyne Jolin, directrice de SOS violence conjugale. 


Adobe Stock

Madame Jolin pense que la campagne peut favoriser un meilleur soutien des victimes, permettant aux proches de mieux reconnaître les comportements violents subtils au lieu de minimiser ou de normaliser ces comportements violents. 

La durée de la campagne sera de deux semaines. Elle sera diffusée dans les transports publics de Montréal. 

SOS violence conjugale encourage la population à soutenir la cause en faisant rayonner la campagne avec le mot-clic #ouicestviolent.

Même si la campagne s’adresse avant tout aux jeunes, les plus âgés devraient également se prêter à l’exercice, car eux aussi peuvent avoir du mal à déceler la violence subtile…

Source: Métro