Trucs et Bricolages
Comment la Covid-19 peut aggraver l’agoraphobie
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Comment la Covid-19 peut aggraver l’agoraphobie

​Dire que nos vies ont changé depuis le début de la pandémie de la COVID-19 serait un euphémisme! Et pour certains, l'impact est énorme.

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Dire que nos vies ont changé depuis le début de la pandémie de la COVID-19 serait un euphémisme!

Maintenant, la plupart d’entre nous demeure plus longtemps à la maison, que ce soit à cause d’une quarantaine pour éviter la transmission du virus ou à cause d’une perte d’emploi, par exemple.

Quand on sort, on ne peut plus concevoir de voir des gens ne pas porter de masque. On peut avoir peur pour notre sécurité.

Cet isolement forcé a des conséquences sur la santé mentale et sont impossible à nier pour les personnes souffrant d’agoraphobie, qui est un trouble anxieux caractérisé par une anxiété (ou un évitement) liée à des endroits ou des situations d'où il pourrait être difficile (ou gênant) de s'échapper ou dans lesquels aucun secours ne serait disponible en cas d'attaque de panique (ou crise de panique) ou de symptômes de type de panique. On résume souvent ce trouble par « la peur des foules ». Même chose pour qui a peur d’intéragir avec les autres.

Selon Jenny Yip, psychologue clinicienne agréée et professeure adjointe en psychiatrie de la Keck School of Medecine de l’Université de Californie du Sud à Los Angeles, «L’isolement causé par la Covid-19 renforce certainement le niveau de stress chez les gens qui souffrent d’agoraphobie, d’anxiété de séparation ou d’anxiété sociale».

Il y a des gens qui peuvent ressentir une angoisse croissante lorsqu’ils quittent leur domicile.  Alors que d’autres peuvent vivre de l’anxiété en restant chez eux, à cause de l’absence de distractions. Cela peut pousser à la rumination mentale, qui amène à des idées noires, selon madame Yip. 

Ce sont toujours des moments très éprouvants…

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Selon la Dre Carole Lieberman, psychiatre à Beverly Hills, plus la pandémie durera, plus elle aura un impact sur les gens qui ressentent du stress quand ils songent à sortir de leur logis.  

«Depuis des mois, on entend qu’il est risqué de se rendre dans un lieu public comme l’épicerie ou l’église », dit-elle.

Conséquence:  le sentiment de danger ne cesse d’augmenter.

La plupart des gens se sont ajustés  et se sont adaptés à un quotidien qui leur demande d’être plus confinée. On n’a qu’à penser au télétravail, qui nous habitue  à nous sentir bien à la maison. 

«En regardant dehors, on constate l’ampleur de l’effort requis pour sortir et s’activer à l’extérieur», mentionne la Dre Lieberman.

Cependant, selon la spécialiste, l’habitude de sortir et de socialiser devrait être maintenue, C’est une faculté qu’il faut exercer, en quelque sorte. La distanciation physique et sociale, le port du masque, la fatigue, etc, peuvent éroder les capacités sociales de chacun, d’après elle.

Comment traite l’agoraphobie en ce temps de pandémie?

Pour traiter tout trouble de l’anxiété on doit se tourner vers une « thérapie d’exposition », explique Jenny Yip.

Il s’agit d’une forme de thérapie cognitivo-comportementale, qui s’appui sur l’exposition répétée aux situations appréhendées. Car éviter ce genre de situations ne fait qu’augmenter la peur. 

Quand on se confronte aux situations perturbantes, on permet à notre cerveau de s’apercevoir de l’aspect disproportionné ou irrationnel des craintes. La confrontation, ainsi que la domination de ses peurs apportent un regain de confiance.

Cependant, comment est-ce possible en cette période pandémique, alors qu’on nous dit d’éviter les sorties et les contacts?

Malgré tout ça, il faut vivre! Et ce, même si le niveau d’anxiété, qui est en forte augmentation, est l’une des preuves que la pandémie est difficile pour la santé mentale.

Comment se libérer de l’agoraphobie

Il est conseillé d’établir un « plan de sotie » comprenant des étapes. On ne parle pas ici de participer à un tournoi sportif ou d’aller chez Costco quand c’est bondé quand on n’est pas prêt et quand on est en zone rouge.

Jenny Jip conseille de sortir régulièrement, plusieurs fois par semaine, en privilégiant des activités telles que des promenades qui permettent de prendre du soleil et d’être actif physiquement. Cela déclenche la production des « hormones du bonheur »,  les endorphines et la dopamine. Cela augmentera l’envie de sortir encore, selon elle.

En cette période très « connectée », on peut souffrir d’épuisement interactif. Trop de « chat », d’appels vidéo, de réunions Zoom. Cependant, il faut  conserver otre réseau social et pour ce faire, il faudrait contacter un ami ou un proche chaque jour.

«Même si cela peut vous paraître excessif, pensez au plaisir que vous leur procurerez», soutient la Dre Lieberman.

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Il ne faut pas hésiter à demander de l’aide.

La pandémie peut faire en sorte qu’en ce moment, toutes nos angoisses et nos craintes semblent normales, fondées. Ce qui fait qu’on peut penser que ce n’est pas le moment de demander de l’aide, quand tout le monde a peur de sortir de son domicile.Toutefois, il faut tenter d’évaluer la portée de nos angoisses et de nos peur sur notre vie de tous les jours.

Voici ce qu’il faut éviter, selon Jenny Yip: 

  • Vouloir retourner immédiatement à la maison quand on sort de la maison, pour se remettre à l’abri.
  • Laisser l’anxiété nous envahir et nous empêche de communiquer avec les proches.

  • Surveiller tout le temps les informations et les médias sociaux afin de savoir les mauvaises nouvelles.

Si on se reconnait dans les points mentionnés ci-haut, c’est le moment de demander de l’aide. On peut recevoir des services par vidéo, avec un thérapeute, en suivant son propre rythme.

Pour trouver un thérapeute, on peut s’adresser à l’Ordre des psychologues du Québec.

  

Source: Sélection