Trucs et Bricolages

Comment parler du coronavirus aux enfants?

​Car même quand on veut mettre les petites oreilles à l’abri de problèmes du monde, les informations (bonnes ou non) peuvent se rendre à eux.

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Le sujet du COVID-19 est omniprésent dans les médias et les discussions. Les enfants en entendent donc parler et peuvent s’inquiéter… l est donc est conseillé de parler avec eux de cette nouvelle maladie qui fait tellement peur à bien des adultes…

ll faut tout de même éviter de les inquiéter et de  répondre à leurs questions avec des termes simples, sans mensonges et en avouant qu’on ne sait pas encore tout au sujet de ce virus.

Les enfants peuvent questionner sur les fermetures d’écoles, les annulations d’activités, les masques que de plus en plus de gens portent dans les endroits publics.

Les adultes eux-mêmes ont du mal à s’y retrouver dans toutes ces interrogations. Alors, imaginons les plus jeunes!

De quoi les angoisser!

Des professionnels du milieu de la santé ont livré quelques conseils sur ce sujet. Les voici:

1. Utiliser des mots simples

Lors de tout événement médiatique triste et imprévisible, il vaut mieux accompagner, expliquer sans mentir et sans attendre que l’enfant soit anxieux. On doit choisir des mots simples, selon son âge et sa maturité. On peut commencer en disant qu’une nouvelle maladie est apparue dans le monde et oui, dans notre pays. Il est important de décrire les symptômes, afin que l’enfant en parle à un adulte s’il les ressent.

« Il faut rester souriant, positif dans le discours. C’est un virus agresseur, mais la plupart des gens n’en meurent pas, explique Aline Nativel Id Hammou, psychologue clinicienne. 

Une des façons d’aborder la question est de passer par le dessin, de raconter une histoire. Par exemple, on imagine  « Le roi virus, avec sa couronne, qui veut conquérir le monde… » 

Il ne faut pas cacher que pour le moment, il n’y a pas de traitement et pas de vaccin contre ce virus. Toutefois, il faut insister sur le fait que  des scientifiques, des médecins cherchent à trouver une solution, un vaccin. 

On peut dire que « si maman ou toi on tombe malade, on s’occupera bien de nous », mentionne Aline Nativel Id Hammou.

« Notre pays a un bon système de santé, il n’y a aucune raison de s’inquiéter », complète François Vié Le Sage, pédiatre et membre de l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA). C’est la même chose pour plusieurs pays, comme le Canada.

Aline Nativel Id Hammou conseille également de se baser sur ce que l’enfant a compris et de lui demander ce qu’il a entendu à l’école. 

« C’est primordial de corriger quand il y a des fausses idées, de rassurer quand l’anxiété est importante, mais aussi de répondre à toutes les questions… Et d’oser dire qu’on ne sait pas », dit-elle.

Et ce, même s’il n’est pas toujours évident pour certains parents désireux de se montrer sûrs d’eux.

Aline Nativel Id Hammou suggère surtout de tout faire pour rendre les contraintes ludiques. « On peut décorer, personnaliser, une bouteille de gel hydroalcoolique, acheter des savons rigolos dessiner sur le masque si un membre de la famille doit en porter un… 

Contrairement à ce qui a trait au terrorisme par exemple,  les enfants comprennent la maladie, car ils ont déjà été malades, selon la psychologue.  

« Ce qu’ils comprennent moins, c’est l’agitation des adultes », dit-elle.


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2. Limiter l’angoisse

Les parents se doivent de garder la tête froide (tout au moins devant les enfants). Car les enfants se construisent par mimétisme, ils sont des « éponges à émotion ». 

« Peut-être qu’on peut en parler sans être dans une psychose, ne pas en discuter tout le temps, ne pas écouter les informations tout le temps », mentionne Jimmy Mohamed, médecin à SOS Médecin et chroniqueur à la radio.

Le choix des mots aussi important. « Le cerveau de l’enfant, c’est du plastique. Si on le façonne avec une angoisse d’un virus qui ne menace pas grand monde, il peut devenir hypocondriaque. C’est à nous de les protéger du coronavirus et de l’angoisse que ça génère, explique le professionnel.  

Il faut aussi limiter le risque que des enfants s’habituant  à se laver les mains 12 fois par jour pendant des mois  développent des troubles obsessionnels compulsifs.

Une information rassurante pour les parents et par le fait même, les enfants, est que ce virus s’attaque peu aux enfants. D’après une étude chinoise menée sur 45 000 patients atteints du coronavirus, seulement 1% avait moins de 9 ans. 

Ce qui fait que les adultes peuvent insister sur le fait que  peu d’enfants attrapent cette maladie et, lorsque c’est le cas,  c’est sous une forme peu grave. 

« Par contre, c’est important de leur expliquer que ce sont plutôt leurs grands-parents qui risquent d’être en difficulté », affirme le pédiatre. 

Toujours selon le pédiatre, il vaut mieux donc rendre visite aux grands-parents lorsqu’on se sent en forme. De plus, comme les enfants peuvent être des « porteurs sains » du virus, on peut leur dire qu’ils peuvent être malades sans le savoir, sans symptômes, mais qu’ils peuvent alors transmettre le virus.


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3. Assimiler de bonnes habitudes

« C’est important que les parents transmettent les messages de précaution : il faut se laver les mains très régulièrement, avec du savon ou du gel hydroalcoolique, tousser dans son coude, se moucher avec un mouchoir unique qu’on met tout de suite à la poubelle, éviter les câlins et bisous, surtout si on est enrhumé », mentionne le Dr Mohamed. 

Même si ce n’est pas aisé d’expliquer tout cela à un petit de 3 ans qui a sans cesse la morve au nez, on peut dire  que le COVID-19 ne se transmet pas si on reste à 1 m des amis.

« Expliquer pourquoi on prend ces précautions, c’est aussi éveiller l’empathie : tu prends soin de toi et des autres. Une idée à laquelle les enfants sont assez réceptifs », explique Aline Nativel Id Hammou. 

Si l’école est fermée par mesure préventive, « on peut insister sur le fait que ces fermetures ne touchent pas que l’école, mais aussi les stades de foot, les théâtres », suggère le Dr Mohamed.

« Cette épidémie va être une bonne occasion de leur donner de bonnes règles d’hygiène, qui sont d’ailleurs valables pour toutes les maladies», se félicite le docteur.


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4. Faire attention aux discriminations

« Il faut que les adultes fassent attention à ne pas chercher des coupables, car cela peut amener à des situations de discrimination », prévient Aline Nativel Id Hammou. 

Et on sait tous et toutes que la cour d’école peut être un endroit cruel…

« L’effet indésirable de cette maladie, le pire que j’ai vu, c’était chez une enfant d’origine vietnamienne humiliée par ses camarades. Elle a fait une dépression sévère et a arrêté l’école. Voilà pourquoi il faut insister sur le fait que ce n’est la faute de personne, que tout le monde peut avoir cette maladie. Et qu’au lieu de se moquer, on aide une personne malade », raconte le pédiatre Mohamed.


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On vous souhaite de bonnes discussions avec vos enfants. Avec votre soutien, ils comprendront et seron rassurés!

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