Trucs et Bricolages

Confinement: « Laissez vos enfants tranquilles! », implore un psychopédagogue

Ce professionnel pense qu'on devrait “leur ficher la paix” en cette période de quarantaine

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Depuis le début de la crise du coronavirus qui sévit actuellement partout sur la planète, les parents s’inquiètent au sujet de l’éventuelle perte de notions académiques chez leurs enfants, à cause de la fermeture des écoles. Une bonne proportion d’entre tentent de s’improviser enseignants et paniquent à l’idée que leur progéniture devienne « accro aux écrans ».

Pour sa part, Bruno Humbeeck, un psychopédagogue belge et auteur de nombreuses publications dans le domaine de la prévention des violences scolaires et familiales, intime plutôt les parents à « ficher la paix » à leurs enfants et à respecter les « espaces propres » de chacun.

En entrevue à l’émission « Grand bien vous fasse » au sujet des moyens de motiver les enfants à étudier à la maison, le spécialiste a tenu un discours d'apaisement. Il a surtout préconisé de laisser les enfants tranquilles. 

Pour lui, « enseigner est un acte de transmission et dans cette situation, c’est l’adulte que l'on doit motiver. Pour l’enseignant, la motivation de transmettre vient de son statut. Pour les parents confinés à la maison, c'est plus compliqué : c'est pourquoi certains peuvent être poussés à bousculer leurs enfants ».

Selon lui, il faut arrêter avec cette idée « d’école à la maison ».

L’école et la maison, les parents et les enseignants, sont pour lui deux espaces différents, avec des rôles distincts. Il pense qu’il vaut mieux partir des centres d’intérêt des enfants et y ajouter un peu de pédagogie. L’enfant aime Bob l’éponge? On peut lui lire des livres de ce personnage, lui faire jouer Bob l'éponge, lui faire expliquer ou même traduire la série!


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Selon monsieur Humbeeck,  les parents doivent cesser d’aller sur le terrain de la performance, car cela risque d'être en fait « contre-pédagogique ». Il ne faut pas non plus essayer d’enseigner de nouveaux contenus;  cela pourrait mal se passer.

Pour lui, au coeur de cette situation de confinement, il faut s'occuper de nos enfants. Cela veut dire de s'en préoccuper tout le temps, mais aussi de savoir déléguer l’enseignement à la communauté éducative qui met des choses formidables en place. En Suisse, il cite par exemple une excellente émission télévisée qui s’appelle : Y'a pas école.  Au Québec, Télé-Québec vient aussi de lancer une programmation spéciale pour les enfants et adolescents, que l’on peut aussi consulter via le site Web Squat


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Mais qu’en est-il de l’abus des écrans?

Le spécialiste pense que la période particulière actuelle en est une de « vacances » et de mise entre parenthèses. De ce fait, pour lui, la continuité pédagogique n'est pas la priorité. 

« Là, il faut se ficher la paix entre nous parce que l'on vit les uns sur les autres. Il faut respecter les territoires de tous, dont ceux des enfants. Et pour cela, mettez des casques, n'imposez pas vos espaces aux autres . Vivez petit, mais imaginez grand ». 

Il va jusqu’à dire que si l’enfant est accro aux écrans, on doit lui ficher la paix! L’enfant est entravé et probablement angoissé, alors les écrans peuvent constituer son échappatoire. 


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En ce moment, il faut se donner la permission de sortir des règles habituelles. Et l’homme de conclure:

« Et que les personnes qui ont des jardins laissent les espaces publics aux personnes qui n'en ont pas! »

Que pensez-vous du discours de ce pédagogue? Le trouvez-vous déculpabilisant, rassurant ou au contraire, irréaliste?

Source: France Inter