COVID-19: des caméras pourraient débarquer dans les classes
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COVID-19: des caméras pourraient débarquer dans les classes

Tout ne monde n’est pas à l’aise avec l’idée? Et vous, qu’en pensez-vous?

Trucs et Bricolages

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La pandémie de la COVID-19 continue de bouleverser plusieurs de nos habitudes. Voici que maintenant, afin de venir en aide aux étudiants forcés de demeurer à domicile pour suivre leurs cours à cause du coronavirus, certaines écoles prient leurs enseignants de se filmer. Une demande qui ne plaît pas à tous et à toutes…

Une enseignante qui n’a pas demandé l'anonymat, a confié à La Presse que son employeur lui a demandé (ou plutôt, imposé, selon elle) de diffuser ses cours en direct, afin de permettre aux élèves ayant une exemption médicale liée à la COVID-19. Une chose qu’elle dit avoir acceptée à contrecoeur.

« Pour nous, c’était nécessaire que les élèves aient accès aux cours, donc on a embarqué là-dedans pour eux. Mais ce n’est pas apprécié. On devient imputables de tout », a-t-elle confié au journal de façon anonyme, par crainte de représailles de la part de son employeur.

Maintenant que ses cours sont filmés, la dame affirme qu’elle s’autocensure et elle pense que c’est aussi le cas de ses élèves.

« On a une relation qui se bâtit avec nos élèves en classe, avec le groupe, et parfois, on se permet une marge de manœuvre. Sortis du contexte d’une classe, nos propos sont sujets à interprétation, à des discordes, à l’intervention d’un parent », a-t-elle expliqué.

D’après le président de la Fédération du personnel de l’enseignement privé, Stéphane Lapointe, le malaise de cette enseignante n’est pas un cas isolé.

« Il y a toute la question du droit à l’image, de se sentir constamment observé dans son travail par tout le monde. Les gens ne sont pas à l’aise avec ça, et ce n’est pas parce qu’ils font mal leur travail », a-t-il confié à la Presse.

Il a cité le cas récent d’une enseignante, qui s’est fait demander par vidéo pendant un cours pourquoi elle ne félicitait pas son enfant…

« C’est particulier. On n’ira pas dire à un médecin comment faire son travail. On remet en question la façon de faire d’un professionnel qui s’adresse à ses élèves », a imagé monsieur Lapointe.

Au sein des établissements scolaires privés, la diffusion Diffuser de cours en direct pour des élèves à la maison est une pratique courante, selon David Bowles, président de la Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP).

Monsieur Bowles a expliqué à La Presse que le professeur peut en tout temps décider de ce qu’il montre ou pas à la caméra. Au collège qu’il dirige, des caméras sont installées au plafond.

« Les enseignants peuvent éteindre la caméra quand ils font faire du travail aux élèves. C’est vraiment l’enseignant qui contrôle », a-t-il expliqué. Selon les estimations du président de la FEEP, un maximum de cinq élèves par classe du collège Charles-Lemoyne, sont à la maison. Il s’agit d’élèves contaminés par la COVID-19 ou en attente de résultat.

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Quand les caméras sont arrivées dans cette école, cela a causé quelques questionnements chez les enseignants. Toutefois, selon David Bowles, à son collège comme dans d’autres écoles privées, on consulte au préalable le syndicat d’enseignants.

Le contexte de pandémie et la pénurie d’enseignants a précipité bien des choses, dont cette utilisation de caméras et plusieurs professeurs ont été mis devant un fait accompli, selon Stéphane Lapointe.

« On a hérité de l’enseignement à distance sans le vouloir, et c’est toujours plus difficile de baliser les choses après coup. Dans les endroits où on a des ententes avec les employeurs et les syndicats, on demande de tenir compte du respect de l’autonomie professionnelle, de tenir compte de ce que les employés disent », a-t-il mentionné.

Plusieurs enseignants se résignent. « Les patrons nous disent que c’est une situation temporaire pour un climat temporaire. Il n’y a pas de solution ni de leur côté ni du nôtre », a expliqué l’enseignante anonyme à La Presse. Mais elle s’inquiète de l’utilisation nocive éventuelle de son image par des étudiants…

Au public, la question se pose moins, puisque bon nombre de centres de services scolaires ont mis sur pied des écoles virtuelles spécialement destinées aux élèves à la maison. Mais les syndicats suivent de près la question. La Fédération des syndicats de l’enseignement note par ailleurs qu’il y a « de la pression dans certains milieux pour que ça se fasse ».

Cette pratique est déjà en place au centre de services scolaire des Hautes-Rivières (CSSHR), en Montérégie, où des écoles secondaires le font déjà, entre autres pour la 4e et la 5e secondaire. 

Si toute une école décide d’emprunter cette pratique, il peut être difficile pour un enseignement de s’y refuser. Mais le Syndicat de l’enseignement du Haut-Richelieu mentionne qu’il y a d’autres façons d’enseigner à distance.

« Il y a des enseignants qui ne sont pas prêts du tout à aller là, et on respecte ça. Les enseignants ont leur droit à l’image comme tout le monde », a affirmé la secrétaire générale du Syndicat, Ysabel Racine.

Source: La Presse
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