C'est pourquoi les gens infectés ont leur résultat positif souvent après plusieurs tests.
Depuis quelques temps, les tests rapides antigéniques font partie de nos vies. Mais face au variant Omicron BA.2, plusieurs personnes infectées par le virus se disent que ces tests ne sont pas très efficaces, car elles obtiennent des résultats négatifs à une ou plusieurs reprises.
Toutefois, d’après les experts en la matières, les mutations de ce variant ne sont pas en cause. Ces tests rapides seraient tout aussi efficaces. La différence, c’est que le le pic d’excrétion dudit variant survient quelques jours plus tard que pour les variants que nous avons connus par le passé. Donc, les gens infectés par la COVID-19 peuvent avoir plusieurs résultats négatifs avant de voir apparaitre la fameuse petite ligne indiquant un positif.
La directrice du Laboratoire de santé publique du Québec (LSPQ), Judith Fafard, a mentionné toutefois que les tests rapides antigéniques sont moins sensibles que les tests PCR. Leur capacité à détecter la le virus dans un échantillon est généralement plus faible, donc.
Le Devoir a rapporté ses propos:
« Un test rapide antigénique détectera entre 75 et 90 % des cas détectés par PCR lorsque les personnes ont des symptômes, et entre 30 à 50 % des cas lorsque les personnes ne présentent pas de symptômes. Cette sensibilité est influencée par la quantité de virus présents dans les voies respiratoires, laquelle change d’un jour à l’autre ».
Cette sensibilité moindre peut expliquer en partie les « faux négatifs » obtenus par des gens infectés par Omicron.
Cependant que ce soit pour Omicro BA.1 ou BA.2 ou pour les autres variants de la COVID-19, les tests rapides ont la même efficacité.
« Ce test n’est pas affecté par les mutations d’Omicron, et ce, autant pour BA.1 que pour BA.2. Par contre, les variants Omicron présentent une cinétique différente de celle des variants précédents. Le pic d’excrétion virale d’Omicron survient plus tard que pour les autres variants », a expliqué la Dre Fafard au Devoir.
Selon les études, le test rapide détectait plus facilement la présence du virus le jour où survenaient les symptômes ou les deux jours suivants.
Mais avec Omicron, le pic d’excrétion virale est un peu décalé et arriverait environ quatre à cinq jours après le début des symptômes.
Selon une étude japonaise, la quantité d’ARN viral atteindrait son maximum dans les 3 à 6 jours après l’apparition des symptômes, diminuant ensuite graduellement jusqu’à sa chute 10 jours après l’arrivée des symptômes.
Une étude américaine estime pour sa part que le pic d’excrétion se manifestait 4,52 jours après l’arrivée des symptômes.
« Ceci fait en sorte que nous pouvons obtenir des tests négatifs lors de l’apparition des symptômes, mais que ces tests deviendront positifs dans les trois à quatre jours suivants. Ce qui est certain, c’est qu’une fois qu’on a des symptômes, on est contagieux même si notre test antigénique est négatif », a expliqué la docteur.
Cependant, on ignore si, avant l’apparition des symptômes, les gens infectés sont contagieux plus tôt avec Omicron qu’avec les variants précédents.
Toutefois, certaines études ont démontré que la période d’incubation (donc, la période entre le moment où un individu est exposé au virus et celui où il se met à excréter des virus), est plus courte avec Omicron. Cette durée est de 3 jours en moyenne avec Omicron et d’environ 5 jours pour les autres variants.
Soulignons donc qu’un résultat négatif doit être pris avec circonspection. Le sous-variant BA.2 se répand en ce moment tellement vite un peu partout dans le monde…
Le niveau de confiance que l’on peut avoir en un test négatif, « dépend de la prévalence des infections dans la communauté », a expliqué le Dr Donald Vinh, microbiologiste-infectiologue au CUSM.
Le Devoir a rapporté ces propos de la Dre Fafard:
« Quand il y a beaucoup de cas dans la communauté, il est alors plus probable qu’on soit positif même si le test donne un résultat négatif. Si dans la population, il y a 100 personnes infectées et que le test donne en général un faux négatif dans 20 % des cas, cela veut dire que 20 personnes infectées obtiendront un résultat négatif à leur test. S’il y a 1000 personnes infectées dans la population, cela veut dire que 200 personnes infectées ne seront pas détectées par ce test, la valeur prédictive d’un résultat négatif est alors moins bonne. C’est pourquoi, en ce moment, alors qu’on est en début de vague et que le nombre de cas est en croissance, on voit que les gens signalent plus fréquemment qu’ils obtiennent des résultats faussement négatifs ».
Auparavant, on croyait qu’un individu obtenant un résultat négatif n’était pas contagieux, leur charge virale étant trop basse. Aujourd’hui, des des données empiriques démontrent qu’il peut tout de même transmettre le virus.
D’une manière ou d’une autre, une personne qui présente des symptômes évoquant la COVID-19 qui obtiennent un résultat négatif devrait s’abstenir de visiter des proches vulnérables ou de participer à des rassemblements, selon la Dre Fafard et le Dr Vinh.