COVID-19: qu’est-ce qu'un «bien essentiel»?

Depuis le 25 décembre dernier, certains biens et services sont jugés comme non-essentiels, dans la lutte à la COVID-19. De nombreux commerces ont donc dû bloquer l’accès à certaines de leurs étalages afin de respecter la loi actuelle.

Ces nouvelles mesures sanitaires du temps des Fêtes sèment la confusion chez les consommateurs québécois, mais aussi auprès des commerçants, qui doivent décider d’eux-mêmes ce qui est considéré comme un produit essentiel.

Dans les commerces qui peuvent rester ouverts actuellement, seuls les biens essentiels sont autorisés à la vente pour permettre «une équité avec les petits commerces québécois», a expliqué  François Legault le 15 décembre dernier.

Mais comme Québec n'a pas offert de liste officielle, les articles disponibles différer  d’un établissement à l’autre.

Le provincial a partagé toutefois certaines orientations. Ainsi, «les jouets, les vêtements, les livres, les appareils électroniques, les articles de décoration, les articles de cuisine, les électroménagers, les meubles et autres ne peuvent être vendus ni sur place ni pour ramassage en bordure du magasin.»

«Devant la difficulté à établir une liste complète et satisfaisante et voyant les difficultés rencontrées dans d’autres juridictions, il a plutôt été décidé de proposer des critères et de fixer des balises» pour laisser une marge de manœuvre aux commerçants, a mentionné le ministère québécois de l'Économie et de l'Innovation par courriel.

La CAQ considère qu’il était préférable d’avoir «certaines divergences d’interprétation sur le caractère essentiel de certains produits» entre les commerces que de fournir «une liste incomplète» qui aurait «dû être établie et adoptée par l’ensemble des commerçants autorisés à maintenir leurs activités».

Chez certains commerçants, on espère quand même obtenir davantage de précisions dans les jours à venir afin d’uniformiser l’offre.

«On a reçu plusieurs plaintes de différentes bannières qui disent : écoutez, il faut envoyer de nouvelles consignes, car les marchands qui suivent le mot d'ordre font face à des frustrations de la part des clients», a dénoncé Richard Darveau, président de L'Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction, rapporte MSN.

Pour sa part, le ministre rappelle qu’il est  possible de faire des achats non-essentiels en ligne, si les produits en question sont livrés directement chez les clients.

Mais des consommateurs ne s'entendent pas non plus sur qu’est un bien essentiel. Les réseaux sociaux sont remplis de messages d'incompréhension sur la question, depuis samedi dernier.

MSN rapporte que la  mère d’un bébé de deux mois de Saint-Léonard a voulu acheter des compresses d'allaitement au Walmart de son quartier, mais qu’on l’en a empêché.

La dame affirme aussi que le gérant s'est montré « trop dur » à son égard. «Il m’a dit : je ne veux pas en vendre parce que c'est 25 000 dollars d'amende. Puis vous risquez de faire fermer tout mon magasin. Les gens n'auront plus de travail.»

Il est vrai que l’on prévoit des inspections dans les magasins au cours des prochains jours. Le but étant de s’assurer que seulement les biens essentiels sont mis en vente.  Les policiers ont  le mandat d'appliquer le décret sanitaire et depuis peu, le pouvoir de donner des constats d'infraction sur-le-champ.

Chez nos voisins canadiens, en Ontario, les magasins à grande surface sont autorisés à continuer à vendre ce qui se trouve dans leur inventaire. Les commerçants ontariens ont peur que des gens de Gatineau traversent la rivière pour aller faire leurs courses.

«Les deux régions ne subissent pas les mêmes contraintes, donc c’est difficile pour les gens d'affaires», a mentionné Jean-François Belleau, directeur des relations gouvernementales du Conseil canadien du commerce de détail.

Au Québec, jusqu’à nouvel ordre, les gens devront respecter les nouvelles règles  jusqu'au 11 janvier minimum. En Ontario, le confinement devrait se terminer le 23 janvier.