Déconfinement: les prix et tarifs pour les produits et services vont augmenter

Un des effets collatéraux de la pandémie de la COVID-19 touche directement nos portefeuilles. En effet, des professionnels et des commerçants ont confirmé aux médias (entre autres, au Journal de Montréal) qu’ils haussaient leurs tarifs afin de couvrir les frais des mesures sanitaires imposés par la situation actuelle.

C’est tout à fait légal; ils sont libres d’ajuster leurs prix en raison de ces nouveaux frais liés à leurs pratiques en mode « coronavirus ».

La facture des clients en voit déjà les impacts. Par exemple, à la Clinique dentaire Anne Bédard, à Saint-Hyacinthe, 15$ de frais sont ajoutés pour une consultation avec un hygiéniste et 30$ pour celle qui a lieu  avec un dentiste.

«Les nouvelles normes imposées par la Santé publique requièrent des investissements importants dans chaque clinique dentaire. Pour compenser une partie de ces frais, un montant additionnel raisonnable pourrait être facturé au patient», a expliqué aux médias le Dr Carl Tremblay, président de l’Association des chirurgiens dentistes du Québec.

L’Association des optométristes confirme aussi avoir recommandé à ses membres une augmentation de 10 $ pour des raisons similaires. Son président, Guillaume Fortin, a mentionné que « L’Association émet des suggestions pour guider les optométristes, mais ceux-ci peuvent les suivre ou non ». 

Du côté des soins corporels, les prix pourront aussi refléter la réalité de la crise sanitaire. Plusieurs salons de coiffure feront participer financièrement leur clientèle pour ce qu’on baptise déjà la « taxe COVID »

«Je prends moins de rendez-vous par jour pour ne pas engorger la salle d’attente. Je laisse 20 minutes entre chacun pour désinfecter. Il y a aussi tous les nouveaux équipements à acheter, comme les capes, les masques et les produits nettoyants», a expliqué au Journal Julie Demers, coiffeuse au Salon VOG, à Saint-Hyacinthe.

«Tous les professionnels de soins personnels vont devoir augmenter leurs prix pour acheter les blouses, les gants, le gel désinfectant, et parce qu’ils ne peuvent plus voir autant de clients dans une journée», a ajouté pour sa part Nicole Lussier, propriétaire de la clinique Objectif santé bien-être, située également à Saint-Hyacinthe.

En ce qui a trait aux services de toilettage pour animaux, même son de cloche. Les prix seront en hausse.  Au salon Toilettage Izanimo, à Drummondville, dans le Centre-du-Québec, la propriétaire Isabelle Bergeron a expliqué ne pas avoir le choix. «Je dois mettre plus de temps par chien et en prendre moins à la fois».

À l’épicerie, le panier coûte déjà plus cher. 

«Le taux d’inflation alimentaire (3,4 %) est quatre fois plus élevé que le taux d’inflation général (-0,2 %) au Canada. Ça paraît dans le panier d’épicerie», a dit Sylvain Charlebois, directeur principal du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de la Faculté d’agriculture de l’Université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse.

Monsieur Charlebois prédit que le prix du bœuf, du porc et du poulet bondira probablement  de 8, 5 et 3 % cette année.

«Nous croyons que les prix vont augmenter sur les deux ou trois prochaines années », a-t-il affirmé.

D’après lui, le milieu de la restauration va se livrer une guerre de prix à la rouverture, mais les prix finiront aussi par augmenter de ce côté d’ici 2021, selon lui.

D’autres types d’entreprises pourraient aussi augmenter leurs tarifs prochainement. Histoire à suivre…