La revue spécialisée Prescrire, qui s’adresse aux professionnels de la santé, a révélé dans son dernier numéro que certains compléments alimentaires pouvaient nuire de façon assez importante aux consommateurs.
« Les consommateurs sont mal protégés contre les risques des compléments alimentaires” », peut-on y lire.
Le magazine rapporte en effet que des compléments alimentaires « théoriquement à base de curcuma, exposent à des atteintes hépatiques graves ». Alors que d’autres, qui contiennent de la vinpocétine, « exposent peut-être à des malformations congénitales graves».
Les compléments de curcuma
En octobre 2019, les centres régionaux de pharmacovigilance italiens ont publié un rapport d'évaluation de 27 cas d'atteintes hépatiques qui ont été imputées à des compléments alimentaires à base de curcuma, étant survenues entre les mois de novembre 2018 et juin 2019, en Italie. Dans presque chaque cas, l'effet indésirable relevé était une hépatite aiguë. La cause précise de cette série de complications est demeurée indéterminée.
Également, en mars 2009, un complément alimentaire fait à base de curcuma a été associé à 11 atteintes hépatiques en Suède et 5 en Norvège dont certaines ont causé des décès.
Ce complément contenait du nimésulide (ex-Nexen ou autre). C’est un anti-inflammatoire non stéroïdien connu pour ses atteintes hépatiques.
Certaines poudres qui portent le nom de curcuma sur leur contenant sont parfois contaminées par de la poudre d'autres espèces de curcuma que celle du Curcuma longa. Souvent, on y retrouve le Curcuma zedoaria de toxicité reconnue. »
Les compléments de vinpocétine
En juin 2019, aux États-Unis, l'Agence du médicament a fait sonner l’alarme au sujet des risques de la vinpocétine chez les femmes susceptibles d’être enceintes. Ce produit est un dérivé de la vincamine, qui est un alcaloïde de la petite pervenche.
On la vend comme complément alimentaire en lui attribuant sans preuve des vertus qui permettraient d’améliorer les performances cognitives, d’accroître l'énergie et de réduire la graisse corporelle.
Au cours d’études animales, on a constaté que la vinpocétine a causé des fausses couches, des faibles poids des fœtus et des malformations congénitales graves, pour des concentrations sanguines équivalentes à celles observées chez l’humain avec une dose de 10 mg. »
Le magazine spécialisé rappelle que « Le statut de complément alimentaire ne garantit pas grand-chose en matière de composition des produits, et par conséquent protège mal les consommateurs».
Avant de consommer un supplément ou autre produit « naturel », il vaut toujours mieux consulter un médecin ou un pharmacien.
