Seriez-vous disposés à débourser une forte somme pour “aller nulle part”?
Inutile de rappeler que le secteur de l'aviation bat de l'aile depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Des milliers de personnes ont dû reporter leurs projets de voyages et ça use le moral.
Plusieurs voyageurs rêvent nuit et jour de réenregistrer des bagages, de faire la file à la douane, de passer des heures en plein ciel.
L’envie de partir, ne serait-ce que pour quelques heures, semblent plus forte que la conscience écologiques de certaines personnes.
C’est ainsi que l’initiative de certaines. compagnies aériennes ont été très populaires récemment. On parle ici de « vols vers nulle part »!
Le concept? Tout simplement embarquer dans un avion, s’envoler et… revenir au point de départ.
Ce phénomène étonnant prend de l’ampleur un peu partout. Les compagnies vendent donc des billets d’avion sans aucune destination!
En Australie, le 18 septembre dernier, la compagnie Qantas a ainsi proposé 130 billets pour un vol de sept heures. Et pour débourser autant, il faut vraiment vouloir voler! Le prix des billets variait entre 500 à 2 300 euros (786 à 3616$ CAD).
, ce n’est pas rien! Pourtant, l’avion était complet en seulement 10 minutes! Pendant sept heures, les passagers ont survolé des lieux célèbres en Australie, tels que le port de Sydney et la Grande barrière de Corail.
« C’est probablement le vol le plus vendu de l’histoire de Qantas », a déclaré le PDG de la compagnie, Alan Joyce, par voie communiqué.
Ce succès pousse la compagnie à penser à d’autres événements du genre.
« Les voyages et l’expérience du vol manquent clairement aux gens. S’il y a une demande, nous allons vraiment songer à effectuer davantage de ces vols, en attendant l’ouverture des frontières », a mentionné monsieur Joyce.
L’idée de ces vols sans destinations viendrait d’Asie, où les compagnies aériennes multiplient ce type d’offres inusité. La bannière taïwanaise Eva Air a été parmi les premières à se lancer dans ce service. En août dernier, elle a fait décoller son A330 aux couleurs du personnage Hello Kitty afin de célébrer la fête des pères.
Les passagers de ce vol ont survolé l’île pendant 2h45. En bonus, le trajet de l’avion a tracé un cœur dans le ciel!
Pour sa part, les transporteurs Royal Brunei et All Nipon Airways ont déjà réalisé au moins cinq vols qui tournent en rond!
Cependant, même si les compagnies qui offrent ces « voyages » étonnants en vantent les mérites, affirmant qu’ils apportent du bien-être à leurs clients, difficile de ne pas songer à l’impact environnemental de ces déplacements dans les airs…
Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes se sont insurgés, dont Karima Delli, présidente de la commission Transport au Parlement européen qui a publié ceci:
« Dites-moi les compagnies aériennes, les vols pour nulle part, c'est pour mieux observer les incendies vu du ciel ou assister en direct à la mort des barrières de corail ? Il faut cesser cette aberration écologique!", demande Karima Delli, présidente de la commission Transport au Parlement européen.
Face aux commentaires d’opposants, une porte-parole de Qantas a expliqué au New York Times, qu'elle avait acheté des compensations carbone afin d’atténuer l'impact du vol de sept heures offert par sa compagnie. Royal Brunei Airlines a de son côté affirmé qu'elle utilisait un Airbus A320neo, qui émet moins que de nombreux autres appareils.
Ces arguments n’ont pas convaincu les détracteurs. D’après l’organisation indépendante International Council on Clean Transportation (ICCT), en 2018, les vols commerciaux ont émis 918 millions de tonnes de CO2. C’est 2,4 % des émissions de gaz à effet de serre de la planète.
Que pensez-vous des vols vers nulle part? Si vous en aviez la possibilité, réserveriez-vous un siège?
Recevez les dernières nouvelles directement dans votre boîte de réception.