Facebook, Twitter, Instagram et compagnie… devons-nous suivre nos enfants partout?
Depuis l’arrivée des réseaux sociaux dans leur vie, les parents se posent une question que leurs prédécesseurs n’avaient pas à se poser? Est-ce une bonne chose d’être « ami » avec leurs enfants sur Internet?
Certains craignent que leur jeune ait l’impression d’être surveillé. D’autres ne veulent pas lui faire honte devant les copains…
Le psychothérapeute Jean-Charles Nayebi croit que c’est une bonne chose d’être ami avec nos enfants sur les réseaux sociaux. Mais avant tout, il est essentiel de leur transmettre une bonne éducation numérique et oui, aussi, de surveiller ponctuellement ce qu’ils font dans cet univers.
Par contre, on doit adapter nos consignes selon l’âge de la progéniture et voici quelques conseils à ce sujet.
10 à 14 ans: on accompagne
Officiellement, la majorité des plateformes demandent un âge minimal de 13 ans pour s’y inscrire. Mais il serait naïf de croire que tous les jeunes attendent cet âge. Il n’y a rien de plus facile que d’indiquer une autre année de naissance, après tout!
Jean-Charles Nayebi ne pense pas qu’il soit obligatoire d’aider l’enfant à ouvrir son profil et d’exiger d’avoir ses codes d’accès. Cependant, il faut accompagner et surveiller l’ado de loin, jusqu’à ce qu’il ait 14 ans.
Il faut lui parler des risques associés aux réseaux sociaux (cyber harcèlement, rencontres louches, faux profils, arnaques,,,) et aussi, l’intimider de ne jamais dénigrer ses enseignants et camarades sur internet, ni de répandre des rumeurs. Sans oublier de lui expliquer les paramètres de confidentialité, qui permettent de ne pas tout partager en public, par exemple.
Quand on est l’ami virtuel de l’enfant, on peut aussi voir s’il suit des pages qui ne sont pas adaptées à son âge, comme les contenus pornographiques, par exemple, On pourra alors ainsi discuter à la maison quand on a des craintes ou des questionnements.
14 à 18 ans: on observe
D’après le psychothérapeute Jean-Charles Nayebi, on doit réduire la surveillance parentale quand le jeune grandit, En effet, l’enfant est de plus en plus apte à exercer son jugement en avançant en âge.
L’adolescent commence à vivre ses propres expériences. Sorties, relations amoureuses… Quand le parent est « ami » sur les réseaux sociaux avec son jeune, il peut voir des commentaires ou des photos qui ne lui plairont pas nécessairement. Devra-t-il réagir? Selon le psy, on peut tout à fait le faire, sur le profil ou en personne, mais en adoptant un discours adapté à l’image sociale de l’ado. On ne joue pas à papa ou maman ici. Et en public, on ne se mêle pas de la vie intime de son jeune.
18 ans et +: on laisse aller
Être ami ou être suivi par ses parents sur les réseaux sociaux peut conduire le jeune à s’autocensurer, par peur de leur désapprobation. Ce qui peut être une bonne chose, selon Nayebi. « Il ne faut pas oublier que les réseaux sociaux relèvent de la place publique et non de la sphère privée. Les enfants encadrés par leurs parents ont moins de risque de désagréments que les autres », a-t-il expliqué à psychologies.
Ce dont le jeune doit se souvenir, c’est que sur Internet, rien ne se perd, tout se retrouve. Ainsi, quand il cherchera un stage ou un emploi, il vaudrait mieux que l’entreprise courtisée ne découvre pas des photos de fêtes très arrosées et autres publications du genre.
Le jeune peut accepter ses parents comme amis, mais rien ne l’empêche de les ajouter dans un groupe restreint afin qu’ils ne voient pas tout. Et évidemment, éviter les publications 100% publiques…
Qui doit faire la demande d’amitié?
Des parents peuvent craindre d’être rejetés par leur enfants, des enfants peuvent avoir peur de regretter d’avoir accepté la demande parentale. Mais peu importe qui envoie la demande. Selon monsieur Nayebi, peu importe qui fait le premier pas.
« Le fait d’être « ami » de son enfant ne fait pas sauter la barrière générationnelle. Dans les familles où tout se passe bien, on ne se pose même pas la question. Les jeunes ayant des parents intrusifs finissent par créer un autre profil où ils échangent avec leur entourage non familial », affirme-t-il.
Il faut simplement se souvenir que la vie privée du parent ou de l’enfant doit demeurer privée. Le jeune comme le parent ne doit pas se montrer trop intrusif sur la page de l’autre!