La COVID-19 a mis des millions de couples en danger

Votre couple a-t-il été malmené par la crise sanitaire?

Trucs et Bricolages
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Publié il y a 2 ans
La COVID-19 a mis des millions de couples en danger
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On parle depuis des mois des impacts que la pandémie de coronavirus a sur nos vies, à plusieurs échelles. Et notre vie amoureuse n’y échappe pas. Un peu partout, des millions de relations de couples sont en danger. Les ruptures se multiplient… ce n’est pas facile.

18 mois après le premier confinement le pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » de l’institut Ifop (France). A dévoilé une vaste étude, qui a été réalisée pour le site de préparation au mariage YesWeBloom.com au sujet de la vie conjugale des Français en cette période pas comme les autres. On peut penser que les choses sont similaires ailleurs dans le monde…

On prévoit plusieurs séparations, même quand la crise sera terminée.

Un premier constat de cette recherche: oui, la crise sanitaire ébranlé les  couples. 

« Une personne sur quatre en couple (27 %) admet avoir eu envie de rompre avec son conjoint au cours des périodes de confinement et/ou de couvre-feux successifs imposés depuis mars 2020, sachant que cette tentation a particulièrement affecté les jeunes couples (50 % des moins de 30 ans, contre 14 % des plus de 60 ans), les plus précaires économiquement ou financièrement – 46 % des hommes ayant un revenu mensuel net par individu inférieur à 900 € (contre 21 % chez ceux gagnant plus de 2 500 €) ont eu envie de rompre, tout comme 35 % des ouvrières (contre à peine 23 % des cadres) – ainsi que les Français des grandes métropoles qui, comme ceux de l’agglomération parisienne (32 %), vivent généralement dans des logements plus exigus qu’en milieu rural (24 %) », a expliqué l’Ifop. 

Parmi les facteurs ayant le plus fragilisé les relations, on note selon les femmes:

- Le manque de communication (70%)

- La mésentente sexuelle (64 %)

- Le stress au travail (59%)

Chez les hommes, ces facteurs ont été:

- Les différences de besoins sexuels (67 %) 

- Le stress lié au travail, le manque de temps passé à deux, les désaccords liés à l’argent et le manque de communication (54 à 58 %). »

Cependant, si plusieurs couples ont songé à la séparation, tout ne sont pas passé à l’action. Les unions qui ont le plus brisées sont celles de la jeune génération.

Ainsi, 20 % des jeunes de moins de 25 ans ont changé de situation conjugale depuis mars 2020.

Cependant, l’Ifop affirme que « Si cette envie de rompre semble pour beaucoup être restée au stade de l’intention, un certain nombre de personnes en couple n’en exprime pas moins le souhait de passer à l’acte une fois la crise sanitaire passée ».

12 % des  gens en couple souhaitent prendre leurs distances avec leur partenaire après la pandémie et 4 % pensent le faire de manière définitive. Ce risque de rupture touche plusieurs couples, mais  n’affecte pas toutes les tranches de la population de la même manière.

Le physique compte aussi

La tentation de se séparer a aussi un lien avec notre estime personnelle.  « L’analyse détaillée des résultats met aussi en lumière l’importance du capital physico-esthétique dans la tentation d’un retour au célibat, signe que la capacité à séduire d’autres potentiels partenaires est un critère déterminant dans la volonté de revenir sur le marché matrimonial ou sexuel.», mentionne l’étude.

« L’envie de rompre après la crise s’avère particulièrement forte (30 %) chez les hommes et les femmes se trouvant très beaux/belles (contre à 13 % des personnes ne se trouvant pas belles). De même, la proportion d’hommes voulant prendre leurs distances avec leur partenaire actuel à l’issue de la crise est plus forte chez ceux affichant une corpulence correspondant aux normes esthétiques dominantes (26 % chez ceux ayant un indice de masse corporelle inférieur à la normale, contre 14 % en moyenne dans la gent masculine) ».


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Un boom de divorces à prévoir?

D’après François Kraus, directeur du pôle, « L’absence de passage à l’acte est symptomatique d’un certain attentisme, somme toute classique en période de crise, qui tient sans doute à la crainte de la solitude – notamment dans les conditions d’isolement et de rencontre imposées par le Covid-19 – mais aussi à des raisons pratiques (ex : logement, école des enfants…) et financières ; une séparation, qu’il s’agisse d’un divorce, d’une rupture de Pacs (NDLR: entente de conjoints de fait en France) ou d’une rupture d’union libre, se traduisant généralement par une baisse du niveau de vie pour les ex-conjoints. Ainsi, s’il s’avère hasardeux de pronostiquer un divorce boom à l’issue immédiate de la crise ». 

Mais on s’attend à une hausse significative des séparations quand le contexte sanitaire et économique rendra plus facile les ruptures conjugales. 

Une tendance mondiale

Au Québec, on note la même tendance. Bon nombre d »avocats et médiateurs observent une grande augmentation des appels et des demandes de médiation. Quelques sources parlent même d’un bond de 100 % de ces demandes, surtout chez les jeunes couples et ceux qui ont de jeunes enfants.

Ron Schulman, avocat en droit de la famille de Toronto, explique avoir note une augmentation de ses appels liés au divorce de 40 % depuis le début de la crise sanitaire. Selon lui, quand l’économie se porte mal, il survient toujours une hausse des divorces. Cependant,  la pandémie a un effet bien pire que celui des crises économiques du passé. 

«Cette pression monétaire, avec des gens qui perdent leur travail ou leur entreprise… Toute cette incertitude ajoute beaucoup de stress sur des relations qui étaient déjà tendues avant la COVID, mais qui le deviennent à un tout autre niveau,» a mentionné l'avocat. 

Pourquoi la crise de la COVID-19 a-t-elle un tel impact sur les unions?

D’après le sexologue Jacques Babin, en général,  le travail occupe environ 2/3 de notre temps. La crise sanitaire et l’augmentation du temps passé dans nos demeures ensemble a poussé plusieurs personnes à réévaluer leur situation.

 «Plus on passe de temps ensemble, soit on communique plus, soit on ne communique pas,» explique le professionnel.

Les bases étaient là avant…

 Plusieurs experts croient que  la pandémie n’a fait que révéler ce qui était probablement déjà présnt.  

Avec toute la famille enfermée, la table était mise pour les déclencheurs de conflits classique chez les couples. Soit: l’argent, les enfants, la répartition des tâches, etc. Ce qui peut causer  des situations explosives. 

Sans oublier les problèmes de santé mentale qui peuvent se retrouver exacerbées, en plus du sentiment d’isolement quand on réaliser vivre finalement  dans une union malheureuse. Cela peut accélérer la séparation, l’avocate Liza Bakhshi.