La dépendance aux selfies: un trouble mental?

Des scientifiques les associent au narcissisme, à la toxicomanie et à la maladie mentale

Trucs et Bricolages
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Publié il y a 4 ans
La dépendance aux selfies: un trouble mental?
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Depuis quelques années, la prise de selfies n’est plus qu’une tendance: c’est un véritable mode de vie. Selon certains scientifiques, elle est liée aux problèmes de santé mentale qui se concentrent sur l’obsession de l’apparence d’une personne.

D’après le psychiatre Dr David Veale, deux patients sur trois qui le consultent ont un trouble de la dysmorphie corporelle depuis l’avènement des téléphones avec appareils photo. Ils prennent compulsivement de manière répétée des selfies sur les réseaux sociaux. »

Selon le Centre d’étude sur les troubles obsessionnels-compulsifs et les tics, «la peur d'une dysmorphie corporelle (PDC) est une préoccupation excessive concernant un défaut de l'apparence physique. Le défaut peut être imaginaire, et si un léger défaut physique est apparent, la préoccupation est manifestement démesurée ».


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« La thérapie comportementale cognitive est utilisée pour aider un patient à reconnaître les raisons de son comportement compulsif, et à apprendre à le modérer,» a 

expliqué le psychiatre au Sunday Mirror.

Est-ce que les selfies pourraient provoquer la maladie mentale, la toxicomanie, le narcissisme et le suicide? De nombreux psychologues affirment que c’est le cas. Ils avertissent les parents de faire attention au comportement en ligne de leurs enfants afin d’éviter tous les cas futurs, comme ce qui est arrivé à Danny Bowman.

Danny Bowman est un jeune Britannique qui a tenté de se suicider après avoir raté le selfie parfait. Il était devenu tellement obsédé par la capture de l’image parfaite, consacrait 10 heures par jour à prendre jusqu’à 200 selfies. Le jeune homme de 20 ans a perdu près de 15 kg, a abandonné l’école et n’a pas quitté la maison pendant 6 mois à cause de sa quête d’obtenir la bonne image.

Danny prenait 10 photos immédiatement après son réveil. Frustré de ne pas avoir réussi à prendre l’image désirée, il a finalement essayé de mettre fin à ses jours par overdose. Heureusement, il a été sauvé par sa mère.


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«J’étais constamment à la recherche du selfie parfait et quand j’ai compris que je ne pouvais pas, j’ai voulu mourir. J’ai perdu mes amis, mon école, ma santé et presque ma vie « , a t-il déclaré à The Mirror.

Ce jeune homme à peine sorti de l’adolescence est considéré comme le premier « toxicomane de selfies » et il a suivi une thérapie pour traiter sa dépendance à la technologie, ainsi que son TOC et son trouble de dysmorphie corporelle.

Une partie de son traitement à l’hôpital Maudsley à Londres consistait à retirer son téléphone pendant des intervalles de 10 minutes, puis pendant 30 minutes, et enfin une heure.

« C’était atroce au début, mais je savais que je devais le faire si je voulais continuer à vivre», a raconté Danny au Sunday Mirror.

« Les selfies déclenchent souvent le nombrilisme ou la recherche de dépendance sociale et d’attention entraînant le narcissisme ou une très faible estime de soi», a affirmé la docteure Pamela Rutledge dans Psychology Today.

L’augmentation du narcissisme numérique fait subir une très grande pression aux les gens, qui tentent d’atteindre des objectifs irréalisables.

Les manifestations en ligne de narcissisme peuvent être un peu plus qu’une stratégie de mise en scène de soi visant à compenser une estime de soi très faible et fragile. Quand ces efforts sont de plus renforcés et récompensés par d’autres (avec des « likes » et des commentaires), ils perpétuent la distorsion de la réalité et consolident les illusions narcissiques.


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La dépendance aux selfies a aussi alarmé des professionnels de la santé en Thaïlande. « Porter une attention particulière aux photos publiées, contrôler qui voit ou qui aime ou les commentaires, dans l’espoir d’atteindre le plus grand nombre de gens est un symptôme provoqué par «les selfies» », a déclaré le docteur Panpimol Wipulakorn », de Thai Mental Health Department.

Le médecin croit que ce genre de comportements peuvent générer des problèmes cérébraux à l’avenir, en particulier ceux qui sont liés à un manque de confiance.

Ce n’est pas pour rien qu’en français, on traduit le mot selfie par « égoportrait »…

Source: Disclose.tv