Trucs et Bricolages
La fessée: aussi nocive pour le développement cérébral des enfants que la maltraitance
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La fessée: aussi nocive pour le développement cérébral des enfants que la maltraitance

Heureusement, cette “pratique éducative” se perd de plus en plus!

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Au Québec, il ne faut pas reculer si loin dans notre passé collectif pour se souvenir que plusieurs parents donnaient des fessées à leurs enfants et même leurs adolescents pour les punir ou les « éduquer »… Dans certains pays, comme en France, il y a très peu de temps que la loi encadre la chose et des gens s’en révoltent encore…

Heureusement, ce acte de violence ordinaire se perd de plus en plus. Même que la science nous dit maintenant que la fessée est loin d’être bénéfique lorsqu’on veut changer un mauvais comportement chez un enfant.

Mais il reste du chemin à faire…

Une étude réalisée en 2019 a démontré que la fessée n'a pas  totalement disparu des punitions appliquées par de nombreux parents. On y découvre que la moitié des parents américains ont donné au moins une fessée à leurs enfants au cours de l'année précédent cette recherche et un tiers l’ont fait au cours de la semaine précédente. 

Pourtant, les scientifiques ont à maintes reprises expliqué les danger de ce comportement parental inadéquat.

D’ailleurs, une nouvelle étude d’Harvard, qui a ét publiée dans la revue Child Development, a révélé  que la fessée pourrait être encore plus dommageable pour le développement de l'enfant que les spécialistes le pensaient jusqu’à aujourd’hui…

Les scientifiques ont vu que la fessée peut altérer le développement du cerveau des enfants,  d'une façon similaire à des formes plus graves de maltraitance. Ceci en activant des zones du cerveau qui sont impliquées dans la perception des menaces et en modifiant directement leur prise de décision.

La fessée, c’est aussi de la violence!

« Nous savons que les enfants dont la famille a recours aux châtiments corporels sont plus susceptibles de souffrir d'anxiété, de dépression, de troubles du comportement et d'autres problèmes de santé mentale, mais beaucoup de gens ne considèrent pas la fessée comme une forme de violence. Dans cette étude, nous avons voulu examiner si la fessée avait un impact au niveau neurobiologique, en termes de développement du cerveau. Bien que nous puissions ne pas conceptualiser le châtiment corporel comme une forme de violence, en termes de réaction du cerveau d'un enfant, ce n'est pas si différent de la maltraitance. C’est plus une différence de degré que de type » a expliqué Katie McLaughlin, professeure de sciences sociales John L. Loeb et directrice du laboratoire de stress et de développement du département de psychologie de Harvard, dans un communiqué.

La fessée: aussi nocive pour le développement cérébral des enfants que la maltraitance
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La fessée peut avoir de graves conséquences sur l'enfant à long terme

L'étude récente a analysé le cerveau de 40 enfants ayant reçu une fessée et les a comparés à un échantillon de 107 autres enfants qui n’avaient pas subi cela. 

On a demandé à chaque enfant d'expliquer s'il avait déjà reçu une fessée ou non. De plus, des psychiatres ont évalué s'il avait été victime d'abus sexuels ou physiques graves. 

Les participants ont été séparés en groupes et ont subi un IRM alors qu’on leur montrant des visages d'acteurs manifestant différentes émotions, pendant des périodes variables pour jeter un oeil sur leur activité cérébrale.

La conclusion est claire:  les enfants qui ayant reçu une fessée présentaient une plus grande activité neuronale face aux visages «effrayants». Ce phénomène a été observé chez les enfants ayant subi de graves abus, sans qu'il y ait de différence d'activité cérébrale entre ces deux groupes. 

Les réactions identiques démontrent une grande similitude dans le développement des enfants maltraités et celui des enfants qui reçoivent des fessés, qui n’a très différent de celui des enfants qui n'ont jamais été frappés.

Les styles d’éducation influencent donc fortement le développement des enfants et nous font réfléchir sur cette croyance qui affirme que les châtiments corporels ne sont pas de la violence.

Source: Demotivateur