Livraisons en temps de coronavirus: y a-t-il des risques de transmission?

Nous sommes en période de pandémie et nous sommes tous invités à limiter nos sorties et à utiliser si possible les services de commandes en ligne ou de cueillette à l’auto. On peut aussi avoir envie de se faire livrer un repas du restaurant.

Mais chaque fois, la question nous traverse l’esprit: est-ce prudent? Y a-t-il un risque de contamination?

Les chances de transmission du virus par un livreur sont minces. Cependant, les experts pensent que certaines précautions peuvent aider à minimiser les risques et du coup, offrir une tranquillité d’esprit.

Par exemple, lorsqu’on reçoit une livraison, on recommande d’observer une bonne distance entre la personne qui livre et nous.

«Vous n'avez qu'à lui demander de laisser la commande à la porte, suggère un professeur en science alimentaire à l'Université de Guelph Keith Warriner. Vous avez plus de chances d'être infecté par une personne que par un paquet.»

Une recherche publiée récemment dans un journal médical de la Nouvelle-Angleterre suggère que le virus peut vivre jusqu'à 24 heures sur du carton et jusqu'à 72 heures sur d'autres types de surface, comme le plastique.

Monsieur  Warriner insiste sur le fait que, s’il existe de faibles probabilités qu'une personne infectée ait éternué ou toussé tout en tenant la commande de nourriture, les chances que le virus soit transmis par l'emballage sont minces.

Il mentionne que le lavage fréquent des mains, particulièrement avant ou après avoir manipulé la nourriture et le contenant, peuvent réduire les risques de transmission. Il ne faudrait donc pas avoir peur de manipuler une boîte de pizza, par exemple.

«Quand on parle de la survie du virus, ce n'est qu'un aspect. Il doit aussi être transmis. Le risque est relativement faible. Il ne faut pas s'en faire avec ça », mentionne l’expert.

Du côté de la commande à l’auto, les risques sont aussi très minces, selon lui.

Mais si vous conservez des inquiétudes,  Monsieur  Warriner  mentionne que vous pouvez prendre certaines précautions.

Par exemple, vous pouvez réchauffer la nourriture ou la boisson et bien sûr, vous laver les mains avant de manger ou de boire.

«Je crois que le risque est faible. Ils manipulent très peu la nourriture avant de vous la remettre. […] C'est probablement sécuritaire », a indiqué pour sa part, Jeff Kwong, le directeur associé du centre pour les vaccins contre les maladies évitables de l'Université de Toronto.

Madame Jennifer Ronholm, qui est professeure adjointe à la faculté des sciences de l'agriculture et de l'environnement à l'Université McGill a mentionné que les résultats des recherches pour répondre à ces questions ne font que commencer à arriver.

Mais tout comme les autres experts, elle ne pense pas qu'il y ait de risques importants.

«Il n'y a que très peu, ou pas, de preuves que les personnes sont infectées de cette manière. Si c'était le cas, nous aurions probablement déjà découvert qu'il s'agissait d'un moyen de transmission majeur. En ce qui concerne la quantification du faible risque, il est présentement impossible de donner un chiffre exact », a-t-elle mentionné.