Mon chien est anxieux. Que faire?

L’anxiété est le mal du siècle chez les humains. Mais elle n’épargne pas plusieurs de nos animaux de compagnie!

Comme chez les bipèdes, l’anxiété chez l chien a explosé depuis le début de la pandémie du coronavirus. Cela s’explique entre autres par l’augmentation du télétravail et la diminution de la socialisation des chiens (victimes eux aussi de la distanciation sociale).

Si vous remarquez que votre Pitou a un comportement anxieux, depuis toujours ou plus récemment, ou en lien avec certains éléments déclencheurs, ne perdez pas espoir. Il existe des solutions.

La première étape: identifier la cause de l’anxiété chez le chien

Pour résoudre tout problème, il faut d’abord en connaitre la cause. Sinon, on ne peut pas adapter le travail et les efforts seront vains.

Résoudre le symptôme n’aidera pas à long terme. Le maître sera plus tranquille, mais le chien n’ira pas mieux!

Ainsi, dans le cas où un chien pleur quand il est seul, plusieurs propriétaires décident simplement de lui enfiler un collier anti-aboiements. Cela donne un répit aux voisins, mais…

Il faut savoir qu’en traitant seulement le symptôme et non la cause, on ne règle pas le problème en profondeur. C’est comme un pansement sur une jambe de bois… inutile.

Pourquoi un chien peut-il être anxieux?

Un chien peut entrer dans un état d’anxiété pour de multiples raisons. Voici les principales :

- L’animal n’a pas eu un développement suffisamment riche en stimulations diverses.

Ce manque, pendant ses trois premiers mois de vie, peut mener à un trouble. Le chien n’a pas pu enregistrer assez de bonnes expériences dans son « disque dur »  pour pouvoir s’appuyer quand il devient adulte.

- Le chien n’a pas développer le détachement avec son maître.

Ce qui fait qu’il développe  un hyper attachement et cela  l’empêche de vivre les absences de ses humains sereinement.

Le chien a connu une ou plusieurs mauvaise(s) expérience(s).

Un environnement X, une personne, un objet a pu traumatiser le toutou, qui alors, par instinct, devient méfiant quand l’objet de ses mauvaises expériences survient.

Comment se traduit l’anxiété:

Chaque animal ne réagit pas de la même façon devant une situation anxiogène. Cependant, en général, on reconnaitre ces symptômes:

En cas d’anxiété liée à la séparation:

- Le chien émet des pleurs et des vocalises quand il est seul

- Des malpropretés situées de manière anarchique, parfois une diarrhée

- La destruction d’objets portant l’odeur du maître

En cas d’anxiété liée à l’environnement :

- L’animal se cache, il n’explore pas ou presque pas son environnement

- Le chien est constamment sur le qui-vive et il ne semble jamais serein

- Il a des comportements de fuite à chaque bruit inhabituel

- L’animal bave énormément

- Il adopte des activités de substitution, comme le léchage excessif d’un membre, par exemple

En cas d’anxiété liée à un objet en particulier:

- Le chien démontre une attitude de fuite ou d’attaque face à l’objet qu’il craint

- Il tremble et bave en devant cet objet

- L’animal est mal à l’aise, adopte des signaux précis comme le bâillement, le léchage de truffe, etc.

Il y a d’autres signaux d’anxiété chez le chien. Un éducateur canin pourra vous informer plus en détails.

Des solutions:

1. Respecter la règle du « pas vu, pas pris »

Quand un chien fait des bêtises en l’absence de ses humains, il ne faut pas le gronder au retour.

Car l’animal vit dans le présent et il ne comprendra pas si on le gronde pour une action passée.

Il faut toujours le prendre sur le fait, sinon ce n’est pas efficace de réagir.

Quand Pitou fait une bêtise, on doit l’ignorer, ne rien nettoyer en sa présence et suivre les prochains conseils pour éviter que ça ne se reproduise.

2. Supprimer les rituels de départ et d’arrivée

Quand on quitte la maison ou qu’on y revient, il faut ignorer totalement le chien. Ce qui veut dire ne pas lui parler, de pas le toucher, ne pas le regarder.

De plus, au quotidien, lorsque l’humain est àa la maison, il ne doit pas hésiter  à « désensibiliser » son chien aux actions qui signifient « départ » pour l’animal, en faisant semblant d’enfiler son manteau, de prendre ses clefs , etc. sans réellement partir.

3 . Positiver les départs

Le chien doit associer le départ de son maître à quelque chose de très positif, On peut donc lui fournir un jouet ou sa gamelle, par exemple.

Un jouet type « Kong » plein de nourriture ou des friandises dissimulées un peu partout dans une pièce peuvent aussi permettre à l’animal de s’occuper et d’apprécier ce moment.

4. Gérer les contacts de l’animal

Le chien chien doit comprendre qu’il ne peut pas avoir l’attention de ses maitres chaque fois qu’il la désire et la quémande. Car, s’il obtient toujours satisfaction quand il demande une caresse, il sera vraiment très frustré et n’arrivera pas à gérer cette émotion lorsque le maître sera absent.

Il est donc conseillé d’ignorer Toutou quand il quémande de l’attention. On attend plutôt qu’il passe à autre chose et on lui propose alors un contact.

5.  Réduiser l’espace accessible au chien quand on part

Un chien qui a accès à toute la demeure quand est seul ne se sent pas en sécurité; il a beaucoup trop d’endroits à vérifier pour vérifier si ses maîtres arrivent! (Portes, fenêtres…)

Réduire  l’espace disponible est donc une bonne idée. Quand le maitre est chez lui, il peut installer son chien dans une pièce à part, avec ses gamelles, son panier, des jouets… Si c’est impossible on peut le mettre dans sa cage ou dans une caisse de transport. 

Mais on ne doit pas faire ça si on part plus de 4 heures. Et avant de laisser un chien dans une caisse, il faut l’habituer positivement à ce lieu avant de partir.

6.  Utiliser des phéromones apaisantes

L’Apaisine est une phéromone apaisante qui est sécrétée par la chienne lors de la tétée. On la retrouve sous forme reproduite par la marque Adaptil, en diffuseur à brancher ou comme collier à mettre au cou du chien. Ceci peut aider l’animal à mieux gérer les absences et l’anxiété de manière générale.

L’apaisine n’apporte aucun effets secondaires. Soit elle apaise le chien, soit ça ne fait rien du tout!

8. « Cadrer » la vie du chien

Un chien anxieux de manière plus ou moins permanente nécessite un cadre de vie très stricte et clairement défini. Car, même si cet animal n’a pas vraiment la notion du temps, il a besoin de « savoir » ce qu’il va lui arriver dans la journée.

L’attitude du maitre est aussi primordiale. Il doit démontrer de l’assurance et ne pas laisser son chien prendre des initiatives, que ce soit en matière de contacts ou d’espace. L’humain doit tout décider pour chien pour qu’il puisse se fier à son humain et ne ressente pas de  pression  sur les épaules.

8. Désensibiliser le chien aux éléments qui lui font peur

Quand l’anxiété est liée à un élément identifiable (un aspirateur par exemple), il faudra s’engager dans un travail de désensibilisation et d’élimination de la peur.

Cela doit se faire progressivement. Il ne faut pas attendre trop du chien et lui proposer des séances courtes mais répétées régulièrement pour l’habituer.

Si on garde l’exemple de l’aspirateur, il faudra créer une association positive progressive. Ainsi, on place d’abord l’aspirateur au milieu de la pièce dans rien dire et on félicite le chien chaque fois qu’il s’en approche. On dépose des gâteries et des jouets près de l’appareil.

Ensuite, fairet bouger l’aspirateur, en le gardant éteint et on joue avec le chien pour rendre le moment positif.

Il est très important de laisser la possibilité au chien de s’en aller et de ne pas récompenser ses réactions 

liées à la peur (fuite, grognement, aboiement, tremblement) car cela pourrait au valider et renforcer  indirectement sa peur.

9. Faire appel à un professionnel si l’anxiété du est forte et/ou permanente

Le travail d’habituation à un objet ou d’immersion dans un environnement en est un délicat et qui ne se fait pas rapidement, si on ne veut pas empirer les choses.

 C’est pourquoi un professionnel du comportement canin est toujours conseillé pour entamer un travail adapté au chien en question.