Trucs et Bricolages

Pendant la Covid, les ados québécois vapotent excessivement

Des spécialistes nous alertent.

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La crise de la COVID-19 aura influencé beaucoup de nos comportements. Les bons comme les plus nocifs, La situation actuelle a un fort impact sur nos adolescents, entre autres.

Le Dr Nicholas Chadi, qui supervise les services de toxicomanie à l'hôpital Ste-Justine de Montréal sonne l’alarme au sujet d’une  augmentation du nombre d'adolescents qu’il rencontre à sa clinique, qui vapotent de manière plus nocive pendant la période de confinement qu'en période pré-pandémique, apprend-on sur CTV News.

L’expert parle de vapotage excessif.

Ces changements de comportement ont entraîné de graves dépendances à la nicotine et une aggravation des problèmes de santé mentale chez certains ados et même des pré-adolescents, selon le Dr Chadi.

Ce spécialiste de l'adolescence travaille avec les enfants «qui consomment beaucoup de ces produits de vapotage, du cannabis et de l'alcool, et ce, d’une manière nettement plus intense qu'avant la pandémie.

Il tient à ce que les parents soient conscients des dangers.

Le glissement vers la toxicomanie est attribué à l'effet de diverses restrictions du COVID-19 en place au Québec et aux niveaux élevés de stress qu’elles peuvent entraîner.

Le médecin explique que les jeunes, qui ne peuvent plus passer du temps avec leurs copains, se tournent vers le vapotage. C’est comme si c’était une des seules choses qu'ils peuvent faire, car ils sont seuls, s'ennuient et se sentent déprimés.

«Ils perdent leurs réseaux de soutien, leurs activités, leurs amis, leur école», mentionne le spécialiste.

Le vapotage peut commencer comme un simple  passe-temps, mais il peut devenir incontrôlable et se transformer en problème médical grave pour les personnes qui sont plus vulnérables aux problèmes de santé mentale. Mentionnons que certains des patients du médecin ne sont âgés que  de 13 ans.

«Les jeunes me disent, tu sais que je peux juste m'asseoir dans ma chambre et vaper jusqu'à ce que mon pod ou ma cartouche soit vide, je vais juste le brancher en charge et juste vapoter et vapoter et vapoter - et obtenir ainsi le bourdonnement de la nicotine », dit l'expert en toxicomanie.

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Les conséquences négatives ne tardent pas à se matérialiser. Les ados ne peuvent pas dormir, car ils sont remplis de nicotine, leur cœur bat vite…

Et le manque de sommeil provoque la dépression et la fatigue. Un cercle vicieux, puisque les jeunes qui vapotent tout le temps ne savent plus s’arrêter.

Le jeune est alors piégé dans ce cercle  de problèmes psychologiques et physiques auxquels il est difficile d'échapper - en partie parce que le vapotage lui-même a échappé à la détection pendant trop longtemps. Tous les parents ne deviennent pas que leur enfant s’est mis à vapoter…

SI un jeune fume la cigarette, ses parents peuvent sentir les relais de fumée sur les vêtements, ou la mauvaise haleine de leur enfant. Mais cela peut prendre du temps avant de deviner que le jeune tapote. Et à ce moment, il peut être déjà dépendant…

Ce qui n’aide pas à décourager les jeunes de consommer ce produit, c’est que les messages concernant les risques et avantages du vapotage sont souvent très flous. Et puis, on dit souvent que c’est un moyen pour cesser de fumer la cigarette pour les adultes…

Ce qui n’est pas nécessairement le cas pour les adolescents, selon le docteur.

«Il n'y a à ce jour aucune preuve convaincante que les produits de vapotage pourraient aider les jeunes à arrêter ou à réduire le tabagisme, c'est donc en soi un message déroutant », explique-t-il.

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L'expert en toxicomanie affirme que les parents doivent s'éduquer sur le sujet et ensuite, avoir une conversation avec leurs jeunes, pour  répondre aux questions et établir des règles comme ils le feraient pour l'utilisation d'autres substances.

Un nombre croissant d'études suggèrent que les jeunes qui vapotent ont une plus grande probabilité de passer au tabac et aux produits du cannabis, à l'alcool et à d'autres substances, affirme le Dr Chadi.

Selon lui, la chose que les parents doivent retenir, c’est qu’il faut considérer le vapotage comme une ouverture possible à la consommation d’autres substances et non comme une alternative banale  aux autres produits. Souvenons-nous que les vaporeuses peuvent contenir une très grande concentration de nicotine…

Dans le contexte d'une pandémie où l'accès aux services de santé mentale est restreint au Québec, le pédiatre croit qu’il est important que les familles soient bien informé au sujet de  ce mécanisme malsain  d'adaptation actuel au COVID-19  afin de s’épargner des douleurs.

Source: CTV News