Trucs et Bricolages
 Plexiglas et désinfection des surfaces: pas efficace pour lutter contre la  COVID-19
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Plexiglas et désinfection des surfaces: pas efficace pour lutter contre la COVID-19

Pourquoi alors gardons-nous ces mesures en place?

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Les experts en santé répètent depuis des mois que les meilleurs outils pour lutter contre la COVID-19 sont la vaccination, le masque et une bonne ventilation. Pourtant, on continue d’appliquer des mesures comme l’installation de Plexiglas et la désinfection des surfaces comme on le faisait au début de la crise, alors qu’on s’avait peu de choses sur les voies de propagation de ce virus.

Depuis le printemps 2020, nous en savons plus sur la COVID. Cependant, les experts déplorent que nos autorités n’aient pas mis à jour plus rapidement leurs mesures de prévention afin de suivre le rythme.

« C’est difficile pour les gens de se tenir au courant, la science bouge tellement vite. Je ne sais honnêtement pas comment les Canadiens peuvent vraiment savoir quelles sont les meilleures méthodes de prévention”, a confié Tara Kahan, chimiste de l'atmosphère et professeur à l'Université de la Saskatchewan à Radio-Canada.

Pour sa part, Nimâ Machouf, épidémiologiste et chargée de cours à l'École de santé publique de l'Université de Montréal, est aussi d’avis que nous continions d'appliquer certaines mesures qui ne sont pas très efficaces ( plexiglas et  désinfection des surfaces) parce que les gouvernements ne n’ont pas  expliqué adéquatement que la science a changé.

Plusieurs experts du domaine pensent que les plexiglas sont  inutiles dans la lutte contre la COVID-19 en plus d’apporter un  sentiment de sécurité à la population.

James Scott, directeur du Département de la santé au travail et de l'environnement à la Dalla Lana School of Public Health de l'Université de Toronto, a expliqué, toujours à Radio-Canada, qu’au début de la crise, les scientifiques pensaient   que le coronavirus se propageait essentiellement par de grosses gouttelettes et que c’est pour cette raison qu’on avait conseillé d'installer les barrières physiques comme les plexiglas.

Or, les experts en ventilation et en bioaérosols ont conclu  rapidement que la COVID-19 se transmet surtout via aérosols et que donc, ses particules sont susceptibles de se propager à plus loin que deux mètres.

Si un plexiglas peut arrêter les grosses particules éjectées par un éternuement, par exemple, il ne stoppe pas les aérosols qui continuent de flotter dans l’air.

« Comme pour la fumée de cigarette, un plexiglas n'arrêtera pas les aérosols de se propager dans une pièce.  Avec un plexiglas, on sentirait encore la fumée. C’est le même principe avec les aérosols. Il faudrait être dans une boîte de plexiglas avec de la filtration pour que ça marche! »,  a expliqué Mme Kahan.

Malgré tout, on continue de voir bon nombre de ces installations dans les commerces de la province.

Comme exemple de la non efficacité de ce système, Mme Kahan a cité un bar de Saskatoon ayant installé ce genre de barrière en plexiglas sur sa piste de danse en coyant ainsi protéger sa clientèle. Pourtant, l’endroit a fait face à une éclosion d’une cinquantaine de cas de COVID-19.

Mme Machouf, (également membre du groupe COVID-STOP), a pour sa part mentionné que les nouvelles règles québécoise qui acceptent maintenant la pratique du karaoké devant un plexiglas sont absurdes et  entretiennent encore la confusion dans nos esprits.

« En chantant, on propage plus de virus dans l’air. Si l’air n’est pas purifié ou changé, après un certain moment, il commence à y avoir une concentration de particules dans l'air et c’est comme ça que les gens s’infectent », a-t-elle dénonce à Radio-Canada.

Les experts en ventilation avertissent aussi que, dans plusieurs cas, les plexiglas peuvent causer plus de tort que de bien. 

Selon James Scott, « Les plexiglas restreignent le mouvement des particules. Et on a besoin que ces particules bougent et soient filtrées pour éviter une exposition au virus ».

Ajouter des plexiglas dans des bâtiments n’ayant pas été conçus pour ce type de barrières physiques nuit en au système de ventilation  et crée des régions où l’air stagne et où les particules s’accumulent, selon Mme Kahan.

Sans oublier que ces barrières transparents risquent d’encourager des comportements plus risqués. Pensons à ces moments où on a du mal à entendre une personne qui se trouve derrière un plexiglas. On fini toujours par se reprocher pour arriver à communiquer…

Mais devons-nous encore tout désinfecter?

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On ne peut nier qu’il est toujours bon de se laver les mains. Cependant, désinfecter à grand échelle à grands coups de produits industriels expose les employés (surtout ceux affectés à l’entretien) à des problèmes de santé et plus d’être inefficace contre le virus qui nous pourrit la vie depuis des mois.

James Scott. Rappelle que, comme pour le plexiglas, on a cru à la base pouvoir tuer le SRAS-CoV-2 en désinfectant les surfaces et les objets. Cependant, à l’été 2020 des études on démontré que la COVID-19. De plus, de l’eau sablonneuse est tout aussi efficace que les désinfectants industriels.

Monsieur Scott mentionne d’ailleurs ceci: 

« On sait que la désinfection aide pour arrêter d’autres virus et bactéries, mais ne semble pas aider dans le cas de la COVID-19. »

Quand on a compris que le coronavirus se transmettait essentiellement par aérosols, mme Kahan s’est demandé pour quelle raison on continuait de tout désinfecter à si grande échelle.

« Je me demandais si les avantages l'emportaient sur les risques », a-t-elle mentionné à Radio-Canada.

L’experte estime que toute cette désinfection est est maintenant beaucoup plus une question d’apparence que de science. 

« On veut montrer qu’on fait quelque chose. On veut montrer aux clients qu’on nettoie », expose-t-elle.

Selon elle, on a donné aux gens une apparence de sentiment de contrôle, en leur disant de tout l

La chimiste, qui étudie l'impact des produits nettoyants sur les humains, ne craint pas tant les gels désinfectants pour  les mains (généralement à base d’alcool)  que celle des produits chimiques utilisés pour entretenir les lieux publiques.

Selon elle, une exposition à long terme de ces produits peut causer des problèmes de santé. Certaines études ont d’ailleurs démontré que les préposés à l’entretien connaissent plus d’incidence de maladies respiratoires, comme l’asthme et de maladies inflammatoires. 

Source: Radio-Canada