Et si on traitait les adultes comme on traite les enfants? Ça fait réfléchir…
Fanny Vella est une maman de 30 ans qui a décidé, il y a plus de deux ans, de créer des illustrations qui mettent en scène des adultes dans des situations auxquelles les enfants font souvent face. Elle a lancé #etsionchangeaitdangle en avril 2018 et compte maintenant plus de 40 000 abonnés sur Instagram.
L’idée de « Et si on changeait d’angle » lui est venue alors qu’elle commençait à apprivoiser la parentalité.
« J’ai commencé à remettre en question toutes mes certitudes pour faire page blanche et repartir avec ma propre version de la parentalité. Je me suis rendu compte que les valeurs qui me tenaient le plus à cœur dans l’éducation que je commençais à adopter, étaient le pied d’égalité sur lequel je souhaitais être avec ma fille. J’ai voulu respecter ses envies, ses besoins et ses refus de la même façon que je gère ceux d’adultes », a-t-elle confié au HuffPost.
La jeune artiste fait réfléchir d’une façon imagée, au sujet de ce que l’on nomme les « violences éducatives ordinaires ».
On pense évidemment aux gifles, fessés et autres violences, mais aussi à la violence psychologique, qui est peut-être plus subtile mais non moins dangereuse et qui est aussi interdite dans certains pays que les coups physiques.
Fanny met donc en lumière des situations courantes que peuvent vivre les enfants en les les faisant vivre aux adultes. C’est alors qu’elle s’est aperçue, « de l’absurdité de nos attentes vis-à-vis des enfants ».
« On n’impose pas à un adulte qui pleure de gérer ça seul, dans une pièce, sous prétexte que si on le console à chaque fois qu’il est mal, il va s’y habituer. On n’oblige pas un adulte, à prêter quelque chose qui lui appartient à un parfait inconnu, dans le but de lui apprendre à partager », donne-t-elle comme exemples.
Parmi toutes ses séries d’illustration, c’est celle qui est la plus suivie et relayée, mais aussi celle qui est la plus contestée par les gens.
« C’est très compliqué de s’atteler au sujet de l’éducation, sans faire bondir des gens qui se sentent immédiatement mis en porte-à-faux, quand ils utilisent eux-mêmes ces manières de faire », confie Fanny.
Ce qui importe la jeune maman est de recevoir des retours positifs, avec parfois des témoignages touchants de personnes ayant encore aujourd’hui, “des stigmates d’une éducation dominatrice et humiliante”. Mais l’artiste se sent récompensée quand des grands-parents lui expliquant vouloir « changer d’angle » pour l’éducation de leurs petits-enfants, après avoir vu ses dessins.
Très engagée, Fanny dessine aussi sur d’autres causes importantes pour elle, comme la violence conjugale ou l’environnement.
Vous pouvez admirer ses oeuvres sur son compte Instagram.
Voici quelques-unes de ses illustrations qui portent sur les violences éducatives ordinaires.