Dans les livres de dermatologie et les articles sur le sujet, la couleur de référence est toujours la blanche. Cependant, les choses commencent à changer.
Dans les livres de dermatologie et les articles sur le sujet, la couleur de référence est toujours la blanche. Cependant, les choses commencent à changer, selon Catherine McCuaig, présidente de l’Association canadienne de dermatologie.
D’après une étude canadienne publiée en 2018, les photos qui se retrouvent dans les manuels de dermatologie en Amérique du Nord sont très peu diversifiées,
On y expose des peaux claires à 74,5 % alors que 4,5 % montrent des peaux noires et 21 %, des teints « moyens ».
Cela fait en sorte que bon nombre de maladies ou manifestations cutanées sont mal diagnostiquées sur les peaux noires, autochtones et asiatiques…
Pendant la pandémie, les articles scientifiques montrant des images de manifestations cutanées liées à COVID-19 (pseudo-engelure sur les orteils, urticaire, éruption de type varicelle) n’ont pas exposé plus de diversité.
92 % des 130 photos trouvées par des chercheurs américains dans des études publiées entre décembre 2019 et mai 2020 montraient des peaux claires, 6 % pour les teints moyens et pour les peaux noires, c’était un gros zéro.
Pourtant, les gens issus de la communautés noires ont beaucoup souffert du coronavirus, entre autres aux États-Unis.
En mai 2020, les personnes noires représentaient 30 % des cas de COVID chez nos voisins et ce, même si elles constituent 13 % de la population seulement.
Au Canada également il manque d’images de peaux de couleur. Les médecins n’ont pas accès à suffisamment de références sur lesquelles se fier afin d’établir des diagnostics de problèmes dermatologiques sur des peaux foncées (comme celles des Autochtones ou des Noirs).
Donc, plusieurs manifestations cutanées, telles que celles associées à l’eczéma, à la COVID ou aux cancers de la peau, ne sont pas détctées.
Catherine McCuaiga expliqué à l’Actualité que plusieurs initiatives sont mises en place pour augmenter la diversité en dermatologie,
Ainsi, au Royaume-Uni, en août 2020, un étudiant en médecine du nom de Malone Mukwende a partagé sur Internet un manuel médical montrant comment divers problèmes cutanés se manifestent sur les peaux foncées.
Une Américaine a également créé le compte Instagram Brown Skin Matters, ainsi qu’un site Internet du même nom, où sont partagé des photos d’infections ou de maladies sur des peaux noires.
C’est un pas, mais il faut encore avancer dans ce domaine. Plusieurs associations médicales sont maintenant conscientes de l’importance de la vigilance concernant les particularités des peaux de couleur, a indiqué Madame McCuaig à l’Actualité.
De l’importance des références dermatologiques pour chaque type de peau
Chacune des couleur de peau possède des caractéristiques qui lui sont propres.
Ainsi, une peau foncée possède plus de mélanine et peut donc être plus à risques d’hyperpigmentation, telles que des taches foncées sur l’épiderme. Oy encore, à l’hypopigmentation, telle que la décoloration associée au vitiligo.
Il faut aussi savoir que sur les peaux sonnées, l’eczéma ne prend pas la forme de plaques rouges ou rosées, mais plutôt de plaques hyperpigmentées qui peuvent aller vers une décoloration. Les cas modérés à graves de cette affection risquent de ne pas être détectés par un médecin n’ayant pas l’oeil assez entrainé.
De plus, la qualité des poils diffère selon la couleur de la peau. On sait que les Asiatiques ont très peu de pilosité et que les Noirs présentent un type crépu, par exemple. Cela influence des traitements dermatologiques. Par exemple, le cuir chevelu des Noirs, qui est plus sec bénéficiera davantage d’une pommade à base d’huile, alors que les Blancs ont plutôt besoin d’un produit à base d’alcool.
Des exemples des problèmes associés au manque de diversité en dermatologie
Un mélanome est souvent diagnostiqué trop tard chez les personnes noires, à cause d’un manque de formation et d’information. Les statistiques démontrent que le taux de survie à 5 ans des noirs est de 67 % en cas de mélanome alors qu’il est de 92 % pour les Blancs.
On mentionne aussi que les Noirs consultent beaucoup moins en dermatologie, se pensant probablement protégés, puisqu’ils sont moins sujets à ce type de cancer de la peau. Il faut toutefois Savoie que, même si la peau foncée offre plus de protection naturelle, elle peau subir des coups de soleil sont possibles. Il faut donc informer et sensibiliser les gens à ce niveau.
L’Association canadienne de dermatologie affirme que tout le monde doit mettre de la crème solaire, puisque tous les types peaux peuvent brûler sous les rayons UV. Plus d’études scientifiques tenant compte des peaux de couleur sont cependant nécessaires afin de bien comprendre et faire comprendre comment ces épidermes réagissent au soleil.