Quels masques porter ce printemps et cet été face aux nouveaux variants du coronavirus?

Depuis plus d’un an maintenant, la question des masques et couvre-visages occupe beaucoup d, espace dans les médias et dans nos conversations. Après nous avoir exhorté de laissé les masques chirurgicaux aux professionnels de la santé, puis de nous fabriquer ou de nous acheter des couvre-visages en tissu, notre gouvernement fournit des masques jetables aux élèves de nos écoles, entre autres.

Et voici que certaines personnes prônent maintenant le porte de deux masques pour faire face à cette Covid-19 qui collectionne maintenant les variants.

Au Canada, l’instance officielle au niveau de la protection sanitaire, soit l’Agence de la santé publique du Canada,  n’a pas changé ses recommandations depuis février dernier. L’Agence affirme pour l’heure que « des masques non médicaux bien conçus, bien ajustés et bien portés peuvent vous aider à vous protéger et à protéger les autres de la COVID-19 ».

Mais certaines personnes se sentent perdues face à la menace des variants, qui sont virulents et plus contagieux.

Comment s’y retrouver?

Le dr Ali Bahloul, chercheur en prévention des risques chimiques, biologiques, mécaniques et physiques, affirme qu’il faut encourager le port de masques chirurgicaux (aussi appelés masques de procédure).

« Les masques de procédure sont encadrés par la norme plus sévère ASTM F2100. Leur efficacité de filtration est plus grande que les masques couvre-visages et ils sont donc à privilégier », a-t-il confié à Radio-Canada.

Mais pour le moment,  la directive officielle au sujet de l’utilisation des masques médicaux par la population concerne surtout les employés qui ne peuvent pas oeuvrer en télétravail. 

L’Agence de la santé publique suggère assez timidement ceci:

« Dans certains milieux de travail non liés aux soins de santé, les masques médicaux peuvent être plus appropriés que les masques non médicaux ».

Selon la Dre Parisa A. Ariya, qui est professeure de chimie à l'Université McGill, « la logique, derrière la recommandation de porter des masques chirurgicaux, c’est de s’assurer que toutes les personnes ont une protection minimale », a rapporté Radio-Canada.

Et qu’en est-il de la tendance « double couche »?

La Dre Parisa A. Ariya affirme que « Plusieurs études ont démontré que le port d'un masque multicouche fait maison en matériaux respirants peut offrir une bonne protection ». Le masque jetable ne serait donc pas la seule protection adéquate, semble-t-il.

Madame Ariya explique que plus important, est de se montrer prudent et de porter un masque quand des personnes de foyers différents se côtoient, même à l’extérieur, là où il est plus tentant de se montrer plus laxiste.

«Premièrement, parce que de nombreux chercheurs ont montré que la transmission d'aérosols dans l'air est possible bien au-delà de deux mètres (jusqu'à plusieurs mètres - une étude a montré jusqu'à neuf mètres!) », a expliqué la professionnelle à la société d’état.

« Deuxièmement, la plupart des gens ne savent pas exactement ce que représente une distance de 2 m les uns des autres; ils ont tendance à être beaucoup plus proches que 2 m, et donc plus sujets à la transmission », a-t-elle ajouté.

 

Selon elle, puisque nous ne savons pas grand-chose au sujet des mécanismes de transmission spécifiques aux variants, la prudence demeure le mot d’ordre.

Elle croit que, puisque le Canada n'est pas largement vacciné, les grandes villes comme Toronto, Vancouver et Montréal devraient encourager le port du masque dehors.

Il y a quelque temps, on se moquait du nouveau président américain Joe Biden, qui s’est mis à porter le double masque avant pratiquement tout le monde. Mais actuellement, cette pratique se répand et elle est même officiellement conseillée chez nos voisins du sud.

D’après une étude qui a été publiée en février 2021 par les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), le port de deux masques superposés, ou encore d'un masque chirurgical très ajusté, apporte une meilleure protection  contre la diffusion du virus dans l'air .

Cependant, comme l’a mentionné  la Dre Ariya, on doit être à l’aise et capable de bien respirer sous le masque. Or,  le fait d’ajouter un deuxième masque augmente les occasions de devoir l'ajuster et de toucher la surface qui  peut porter le virus.

Rien n’est simple dans cette histoire, mais il n’en demeure pas moins qu’il est préférable d’enfiler un masque quand on est à proximité d’autres personnes. C’est mieux que rien du tout!