Selon une récente étude, accoucher d’un garçon augmenterait les risques de souffrir d’une dépression post-partum

Une étude controversée

Trucs et Bricolages
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Publié il y a 5 ans
Selon une récente étude, accoucher d’un garçon augmenterait les risques de souffrir d’une dépression post-partum
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Selon des chercheurs britanniques, les femmes qui mettent un garçon au monde auraient 71 à 79% de risque de plus de souffrir de dépression du post-partum que mères qui accouchent d’une fille.

Contrairement au baby blues, qui est surtout dû à un bouleversement hormonal majeur et qui survient tout de suite après l’accouchement, disparaissant rapidement ensuite, la dépression post-partum peut se manifester à tout moment suivant la naissance de l’enfant et durer plusieurs mois.

On pense qu’environ une femme sur dix en souffrirait. Et d’après une étude britannique, qui a été publiée en octobre dans la revue Social Science & Medicine, le risque serait plus grand chez les mères ayant accouché d’un garçon. Une conclusion discutable…

Pour en arriver à cette conclusion pour le moins étonnante, Sarah Myers et Sarah Johns, deux chercheuses de l’Université de Kent, ont interrogé un échantillon biaisé de 296 femmes. Selon les réponses obtenues, les deux femmes ont déduit que le risque de dépression post-partum était de 71 à 79% plus élevé chez les femmes ayant eu un garçon par rapport à celles qui ont eu une fille...

Selon les chercheuses, cela pourrait s’expliquer par le fait que la gestation des fœtus masculins serait associée à des risques d’inflammation. Or, d’après l’étude, les femmes ayant souffert de complications à la naissance auraient 174% de plus de risque de souffrir de dépression du post-partum.

Mais il faudrait prendre ces conclusions avec des pincettes…


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« Le fait de découvrir qu’avoir un petit garçon ou une naissance difficile augmente le risque de dépression du post-partum chez une femme offre aux professionnels de santé deux nouvelles façons simples d’identifier les femmes qui auraient particulièrement besoin d’un soutien supplémentaire au cours des premières semaines et des premiers mois du bébé », concluent les chercheuses.

Toutefois, en ce qui a trait à la « nocivité » des garçons, il faut faire montre de retenue. « Association n'est pas causalité », et de nombreux facteurs associés au sexe masculin peuvent jouer un rôle dans cette association.

Par exemple, une étude américaine a aussi démontré que les femmes qui n’étaient pas bien encadrées au niveau des douleurs pendant et après l’accouchement avaient plus de risques de souffrir d’une dépression du post-partum. Comme on sait que les garçons sont légèrement plus gros à la naissance que les filles, il est possible que l'accouchement d'un garçon soit un peu moins facile et un peu plus douloureux... Ce n'est qu'un exemple de biais possible et ce n'est pas l'explication

Ces ennuis pourraient facilement être évités, assurent les scientifiques. « La dépression postnatale (DPN) est une maladie qui peut être évitée, et il a été démontré que le fait de donner une aide et un soutien supplémentaires aux femmes à risque peut réduire leur risque d’en être victimes », affirme Sarah Johns dans un communiqué publié le 7 novembre 2018 sur le site de l’Université de Kent.


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D’après la même étude, les femmes ayant des tendances dépressives avaient été mieux accompagnées avant et après l’accouchement, et avaient donc moins de chance de développer une dépression postnatale que les autres. « Pendant de nombreuses années, nous avons été préoccupés par la façon de gérer la douleur de l'accouchement, mais la douleur du post-partum est souvent négligée. Nos résultats indiquent que nous devons aussi aider les mères à gérer la douleur après la naissance du bébé », expliquent les chercheuses.

Il ne faudrait pas non plus accuser les petits bébés garçons de causer des souffrances psychologiques à leurs mamans…