Un médecin québécois voudrait prescrire des pilules pour soigner les peines d’amour

Prendriez-vous ce médicament si vous traversiez une grosse peine d’amour?

Trucs et Bricolages
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Publié il y a 5 ans
Un médecin québécois voudrait prescrire des pilules pour soigner les peines d’amour
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La grande majorité d’entre nous a déjà vécu un chagrin d’amour. C’est terrible, ça fait mal, on a l’impression que notre vie se termine avec cette rupture.

Et depuis toujours, on se transmet le même adage…

Le temps arrangera les choses.

Mais qu’arriverait-il si on pouvait gober une pilule pour ne plus souffrir? Une question pas simple du tout!

Le médecin canadien Alain Brunet a par le passé aidé plusieurs médecins à soigner des victimes de traumatisme sérieux. Pour cela, il allie la psychothérapie et la prise de Propranolol. 

Ce médicament est surnommé « la pilule de l’oubli » . C’est un bêta-bloquant qui permet d'atténuer l'intensité d'un souvenir traumatisant, ce qui aide à rendre certains souvenirs tristes plus supportables pour la personne qui les vit. Cette pilule agit plus rapidement que les antidépresseurs. C'est pourquoi le docteur Brunet souhaiterait pouvoir prescrire ces pilules pour ruptures violentes aux personnes vivant cette période difficile pour les aider à surmonter la charge émotionnelle importante que cela implique.


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Le docteur Brunet explique ainsi le fonctionnement de cette pilule,  jumelée à la psychothérapie:

« La thérapie consiste à écrire un compte rendu de son évènement à la première séance en mettant l'emphase sur ce que j'appelle le point chaud. C'est-à-dire la partie la plus abjecte ou la plus inacceptable de la situation et de le lire sous Propanolol. Une séance par semaine pendant six semaines consécutives et petit à petit la force émotionnelle de ce souvenir diminue. Quand on se remémore un souvenir, il doit être réenregistré de nouveau. Et quand vous demandez à quelqu'un de relire un compte-rendu d'un évènement qui est arrivé dans le passé, cette personne-là est en train de réactiver un souvenir. Et le propanolol va venir bloquer le ré-enregistrement de ce souvenir, en partie. C'est-à-dire que la personne se souvient encore de cet évènement, mais la partie émotionnelle du souvenir a été atténuée ».

Alain Brunet espère élargir la prescription de ce médicament et de cette thérapie aux chagrins d’amour parce que les symptômes des personnes souffrant d'une rupture seraient les identiques à ceux d'un stress post-traumatique!


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Mais certains psychanalystes ont encore des réserves face à la méthode d’Alain Brunet. La psychanaliste Florence Lautrédou, spécialiste des relations amoureuses, affirme ceci: 

« Dans des situations comme ça, je considère que prendre un médicament parfois peut être la seule solution possible, c'est vrai. Mais pour moi ce n'est pas une résolution, c'est une aide. Et, au final, le travail restera toujours à faire. Pourquoi la relation s'arrête maintenant ? etc. Si on analyse cela, il peut en découler de très belles choses aussi ».

Au Canada, 60 personnes ont déjà testé cette méthode suite à des ruptures amoureuses et 84% d'entre elles s’en sont dites satisfaites. En France, des médecins se forment à cette méthode petit à petit, mais cette pratique n’a pas encore été officialisée.

Prendriez-vous ce médicament si vous traversiez une grosse peine d’amour?

Source: Au Féminin