Une étude démontre que l'impact de la fessée sur les enfants demeure à l'âge adulte

Beaucoup moins « populaire » qu’avant, la fessée est tout de même présente dans certaines familles, dont les parents pensent que c’est une méthode disciplinaire nécessaire et efficace. Cependant, les études à ce sujet se poursuivent et font penser qu’il faudrait la bannir, car ses impacts ne sont pas négligeables.

Plusieurs diront qu’ils en ont reçu étant enfant et qu’ils sont devenus des adultes équilibrés et respectueux, mais il vaudrait vraiment mieux se tourner vers d’autres « méthodes ».

Des chercheurs de l'Université du Texas à Austin et de l'Université du Michigan ont écrit un rapport confirmant la la théorie selon laquelle la fessée pouvait avoir un effet psychologique négatif sur un enfant, même des années après son administration.

L’étude longitudinale, publiée dans le Journal of Family Psychology, a suivi environ 160 000 enfants pendant 50 ans, ce qui en fait l'analyse la plus complète à ce jour de cette forme controversée de punition.

Les auteurs de l’étude, Elizabeth Gershoff et Andrew Grogan Kaylor, ont rassemblé les résultats et ont découvert qu’une fois à l’âge adulte, les membres du groupe qui avait reçu la fessée pendant leur enfance étaient plus susceptibles d’avoir un comportement antisocial et de souffrir de problèmes de santé.

En fait, les deux scientifiques pensent également que cette forme de punition suscite les mêmes types de symptômes que ceux ressentis par les victimes de maltraitance. 

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Elizabeth Gershoff explique: 

«En tant que société, nous considérons la fessée et les abus physiques comme des comportements distincts. Pourtant, nos recherches montrent que la fessée est liée aux mêmes conséquences négatives pour l’enfant que la maltraitance, mais dans une moindre mesure. »

Même si la fessée est moins bien vue que dans le passé, l’acte lui-même n’est pas techniquement illégal dans plusieurs pays, bien qu’il puisse tomber dans le domaine de la maltraitance des enfants dans certaines zones grises légales. Néanmoins, aucun parent ne veut se dire que sa manière de punir son propre enfant pourrait être considérée comme brutale.

En fait, dans une étude de 2016 ayant analysé des enfants de zéro à trois ans, 30% des parents qui donnaient la fessée à leurs enfants plusieurs fois par semaine déclarent qu'ils «ne se sentent pas bien à ce sujet». Ce chiffre est aggravé par les quelque 77% du même groupe qui estiment que cette forme de châtiment corporel n’est «pas l’une des méthodes de discipline les plus efficaces».

Ces statistiques soulèvent donc la question suivante: pourquoi donner une fessée si:

1) Mous nous sentons coupables 

2) Nous n’avons pas la certitude que tout cela est efficace au départ?

À moins que vous ne soyez sans coeur, on peut dire que votre objectif n'est pas de blesser vos enfants, mais parfois, il est difficile d'être cohérent avec un enfant d'âge préscolaire qui agit de façon dissipée…

Et pourtant, la fessée continue d’être donnée. En 2010, des chercheurs de l'Université de Caroline du Nord ont publié les résultats d'une enquête réalisée en 2002 sur les châtiments corporels. Près de 80% des enfants d’âge préscolaire américains ont connu la fessée comme forme de discipline et près de la moitié des enfants de 8 et 9 ans ont été frappés avec des objets tels que des pagaies ou des ceintures.

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Après avoir pris connaissance de cette étude, vous vous dites peut-être que la fessée ne vous a pas traumatisé. En fait, il existe des gens persuadés du bien-fondé de la punition corporelle.

L'un des partisans les plus virulents de la fessée est la société chrétienne Focus on the Family, fondée par le psychologue James Dobson, dans les années soixante-dix.

Dans un article d'opinion rédigé pour le Time en 2014, le directeur du conseil de Focus on the Family, le Dr Jared Pingleton, explique que la fessée «peut constituer une option efficace parmi plusieurs solutions du coffre à outils d’un parent qui cherche à éloigner ses enfants de comportements négatifs. ”

Le psychologue précise ensuite qu'il y a un moment et un lieu pour choisir ce type de punition. Il dit ceci: «De manière générale, nous conseillons aux parents que la discipline corporelle ne soit appliquée qu'en cas de désobéissance volontaire ou de défi à l'autorité - jamais pour de simples irresponsabilités enfantines.»

La Dre Diana Baumrind de l'Université de Californie, psychologue, qui a fait carrière dans la recherche de méthodes de discipline faisant autorité, est une autre militante de cette école de pensée. Sans promouvoir les vertus de la fessée, elle affirme que cet acte n'a pas nécessairement d'effet durable sur la psyché de l'enfant à l'âge adulte.

Quelle est votre opinion au sujet des châtiments corporels sur les enfants?