Une marche quotidienne peut être plus bénéfique qu’on peut le penser

Nous sommes en période de pandémie de coronavirus (faut-il le rappeler?) et on peut avoir tendance de ce fait à être moins actifs qu’à notre habitude. Le gym est fermé, le virus nous fait peur et on se tourne plus vers la télé qu’autre chose…

Mais il ne faudrait pas pour autant négliger la marche! Des experts vantent les mérites de cette activité, qui est accessibilité, économique et saine surtout en situation de pandémie. Et tout ce qu’il faut, ce sont des chaussures et des vêtements confortables.

Le Dr Louis Bherer, neuropsychologue et professeur au Département de médecine de l’Université de Montréal et chercheur à l’Institut de gériatrie et à l'Institut de cardiologie de Montréal est de cet avis.

« C’est sûr que c’est une alternative facile, qui a peu de risques, et dans le contexte actuel, on ne veut surtout pas aller se blesser en faisant une activité trop soutenue qu’on n’est pas habitué de faire », a-t-il confié à Radio-Canada.

Les professionnels de la santé affirment qu’entre 30 et 45 minutes de marche soutenue sont nécessaires pour en ressentir les bienfaits. Et ce, autant sur le plan cardiorespiratoire et cardiovasculaire que cognitif et psychologique.

« Ce qui est intéressant, c’est qu’une marche soutenue, c’est suffisant pour avoir des effets bénéfiques sur le plan cardiovasculaire et cardiorespiratoire, et les effets sur le plan psychologique et cognitif sont très bien documentés », a expliqué le Dr Bherer.

La marche pratiquée de façon régulière peut contribuer à une meilleure santé mentale, et ce, à tout âge.

Selon Louis Bherer, la marche améliore la santé physique, le bien-être, la cognition, la mémoire, l’attention, la vigilance.

Pour sa part, Carol-Ann Julien, kinésiologue, kinésithérapeute et professeure de yoga et de Pilates, croit que la marche apporte plusieurs avantages sur le plan psychologique.

« On voit aussi chez les gens qui pratiquent la marche une diminution au niveau de l'anxiété, au niveau du stress, parce que ça nous permet de sécréter les hormones du bonheur, comme on dit, l’endorphine, la sérotonine », a-t-elle expliqué, toujours à Radio-Canada.

Le Dr Bherer a mentionné que plusieurs études ont démontré qu’un exercice physique comme la marche soutenue peut être suffisant pour améliorer le fonctionnement cognitif et prévenir le déclin associé à l’âge, entre autres en réduisant les risques de troubles cognitifs associés à la démence.

« Après trois ou quatre mois d'exercice, on va commencer à voir des effets au niveau de l’attention, de la vigilance, de la vitesse de réponse des gens et après plusieurs mois d’entraînement, on va même voir des améliorations au niveau de la mémoire et même des régions cérébrales qui soutiennent la mémoire. On pense notamment à l'hippocampe, région clé qui ne vieillit pas très bien chez les personnes âgées de 70 ans et plus », a-t-il expliqué, ajoutant

que tout le monde, peu importe son âge, peut bénéficier de la marche.

Toutefois, un excès de marche ou d’activité physique peut entraîner également des douleurs physiques et du découragement.

Il faut donc adapter notre exercice à ce que l’on ressent et ce que l’on est capable de faire.  Il faut ajuster sa durée et son intensité d’après nos capacités.

Les professionnels conseillent avant tout d’opter pour une activité qu’on aime,  la marche ou autre chose, pour garder la motivation. De plus, Carol-Ann Julien rappelle qu’il est important de  prioriser notre bien-être et non notre apparence physique.

« Ce n’est pas quelque chose de grave de prendre quelques livres. Je pense que le plus important à retenir dans tout ça, c’est de penser à bouger à tous les jours pour notre bien-être physique et mental, et peu importe notre poids sur la balance à la fin de tout ça, l’important c’est de prendre soin de notre corps et de notre santé mentale », a-t-elle affirmé à la société d’État.

Qu'est-ce que la marche soutenue?

Pour effectuer une marche soutenue et bénéfique, il s'agit de le faire en ressentant un léger essoufflement, tout en étant capable d’avoir une conversation.