À Montréal, on commence à retrouver des poubelles très particulières

Connaissez-vous les « poubelles participatives »? On en retrouve depuis quelque temps dans le quartier montréalais de Ville-Marie et c’est maintenant au tour des résidents du Plateau-Mont-Royal d’en découvrir dans leurs environs.

Ces poubelles participatives ont été créées dans le but de faciliter la tâche des « valoristes », ces personnes en situation financière souvent précaire qui ramassent les contenants consignés dans les rues de Montréal. On peut y recueillir facilement les bouteilles et canettes consignées, au lieu qu’elles se retrouvent dans le fond de la poubelle, au milieu de détritus dégoûtants.

«On vient surtout améliorer le quotidien de ces gens-là, qui ne seront plus obligés de fouiller dans les déchets, puisque les canettes et les bouteilles seront maintenant déposées par les citoyens sur un anneau métallique, au-dessus de la poubelle», a expliqué Maeva Vilain, conseillère d’arrondissement dans le district de Jeanne-Mance, au journal Métro.

L’arrondissement du Plateau-Mont-Royal prévoit l’installation de 15 poubelles participatives sur l’avenue du Mont-Royal, de 15 sur le boulevard Saint-Laurent et de 5 sur l’avenue du Parc, pour un total de 35, d’ici quelques jours.

Marica Vasquez Tagliero, porte-parole de la Coop des Valoristes, est en accord avec ces installations sur le Plateau.

«Dans la rue, les gens qui ramassent les contenants en ont besoin pour finir leur mois, sinon ils n’y arrivent tout simplement pas. Et ces petits gestes, ça leur donne une reconnaissance. Ça fait chaud au cœur de se dire que oui, quelqu’un a pensé à moi. On est contents que le mouvement grandisse », a-t-elle affirmé.

Ce genre de poubelles est apparu à Copenhague, au Danemark, ensuite ailleurs en Europe et à Vancouver (Canada). Selon Marica Vasquez Tagliero, l’installation de poubelles participatives témoigne d’une cohésion sociale déjà en place à Montréal. 

«Cette solidarité entre citoyens et valoristes, elle existait déjà sous des modèles plus informels; là, on est en train de la faciliter et de l’encourager», explique-t-elle.

Ce geste est aussi un plus pour l’environnement, selon la conseillère Vilain. Elle y voit un incitatif communautaire fort à récupérer plus de contenants consignables. 

«La somme qu’on donne aux épiceries et aux dépanneurs en ce moment pour gérer la consigne est très petite. Ça les décourage même de continuer, car ils n’arrivent pas à couvrir les coûts. Il faut encourager Québec à revaloriser la consigne», insiste cette élue municipale.

Les poubelles participatives peuvent faire une différence pour l’environnement, car elles permettent une meilleure gestion des déchets.  Les poubelles sont moins engorgées, donc moins de matières recyclables se retrouvent dans les sites d’enfouissement.

L’installation de ce genre de poubelles ne coûtant pas si cher, elles risquent de faire de plus en plus partie du paysage montréalais dans l’avenir.

Aimeriez-vous en avoir dans votre municipalité?